Ce que l’on sait des victimes de l’attentat de Berlin
Ce que l’on sait des victimes de l’attentat de Berlin
Par Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)
Sur les 12 personnes tuées lundi soir sur le marché de Noël situé devant l’église du Souvenir à Berlin, trois n’ont toujours pas été identifiées.
Sur les 12 personnes tuées lundi soir sur le marché de Noël situé devant l’église du Souvenir à Berlin, trois n’ont toujours pas été identifiées. | TOBIAS SCHWARZ / AFP
Jeudi 22 décembre, leurs visages sont apparus pour la première fois dans la presse, donnant une première incarnation de l’attentat du marché de Noël de Berlin, qui a fait 12 morts et 48 blessés lundi 19 décembre au soir. Dalia Elyakim, Fabrizia di Lorenzo et Lukasz U., trois étrangers dont la vie s’est achevée dans la capitale allemande, sont les trois premières victimes connues d’un drame qui ébranle profondément l’Allemagne. Sur les 12 victimes mortelles trois n’ont pas encore été identifiés.
Le plus célèbre disparu de l’attentat de Berlin a sans doute eu, dans ses derniers instants un comportement héroïque. Lukasz U., 37 ans, chauffeur d’origine du poids lourd devenu arme de mort, a vécu l’attentat jusque dans ses derniers instants, a certifié l’autopsie. Son corps portait des traces de lutte et des blessures, laissant penser qu’il s’en était pris au terroriste et avait tenté de l’empêcher de commettre un carnage plus terrible encore. Il a finalement été tué par balle. Il était marié et père d’un garçon de 17 ans. Son cousin Ariel Zurawski, propriétaire de la société de transport qui détenait le camion, a annoncé sur Facebook avoir reçu depuis mercredi de nombreux messages de soutien.
Une Israélienne et une Italienne identifiées
Dalia Elyakim, 60 ans, Israélienne, était en voyage touristique à Berlin, accompagnée de son mari. Sa mort a été confirmée, jeudi 22 décembre, par l’ambassade israélienne, qui a publié sa photo. Son mari, Rami, qui l’accompagnait, également victime de l’attentat, est toujours à l’hôpital, plongé dans un coma artificiel. Son état est jugé sérieux, mais stable, ont fait savoir les médecins. Son frère Ofer Elyakim, qui s’est rendu auprès de lui et a pu constater la mort de sa belle-sœur, a témoigné hier à Berlin. « Elle ne s’arrêtait jamais, prévoyait toujours de nouveaux voyages, elle aimait l’atmosphère des fêtes comme le marché de Noël. Elle était déjà allée à la Fête de la bière à Munich », a-t-il expliqué. Dalia Elyakim doit être enterrée vendredi en Israël.
La mort de Fabrizia Di Lorenzo a été annoncée jeudi dans l’après-midi par le ministère des affaires étrangères italien. La jeune femme de 31 ans, portée disparue, a pu être identifiée grâce à son portefeuille et son portable retrouvés sur les lieux du drame. Peu après, le public allemand a découvert son visage doux et souriant dans la presse. Fabrizia Di Lorenzo, originaire de Sulmona, dans les Abruzzes, était, comme de nombreux Italiens, installée à Berlin, où elle travaillait dans une entreprise de transport. Elle avait connu la ville au cours un séjour Erasmus en 2007 et était revenue s’y installer après avoir obtenu son diplôme.
Six Allemands tués
Six autres victimes de l’attentat sont de nationalité allemande, a annoncé le parquet général de Karlsruhe en charge de l’enquête. Deux venaient du Land de Brandenbourg, qui entoure la ville de Berlin, a annoncé le ministre de l’intérieur de la région dans un communiqué. Il s’agit d’un homme de 32 ans de la ville de Brandenbourg-sur-la-Havel et d’une femme de 53 ans de la région de Dahme-Spreewald.
Actuellement, 12 blessés graves se trouvent encore en soins intensifs dans six hôpitaux berlinois. Vingt-six personnes sont toujours hospitalisées à la suite du drame. Trente ont pu rentrer chez eux, a fait savoir au Monde le service des affaires de santé de la ville de Berlin jeudi soir.
Par ailleurs, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour « assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle » du fait de la présence d’une Française blessée parmi les victimes. Aucune information n’était disponible sur l’état de santé de la femme. Une source proche du dossier précise qu’« elle n’est pas hospitalisée ».
Des cellules psychologiques ont été mises en place dans les hôpitaux et un soutien téléphonique d’urgence, le Berliner Krisendienst, est accessible en permanence pour les victimes ou leurs proches, en plusieurs langues.