Au Fespaco 2017, une sélection très francophone
Au Fespaco 2017, une sélection très francophone
Par Thomas Sotinel
La Côte d’Ivoire, le Maghreb et le Burkina Faso dominent la liste des films en compétition pour l’Etalon de Yennenga.
La Côte d’Ivoire étant le pays mis à l’honneur pour la 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), organisé dans la capitale burkinabée du 25 février au 5 mars, c’est au palais de la culture de Treichville, à Abidjan, que les premiers éléments du programme ont été dévoilés mercredi 5 janvier. Plus que le thème de la manifestation – « Formation et métiers du cinéma et de l’audiovisuel », autour duquel seront organisés rencontres et colloques –, c’est la liste de vingt longs-métrages en compétition pour l’Etalon de Yennenga, la récompense suprême du Fespaco, qui a retenu l’attention.
Le Burkina Faso sera le pays le mieux représenté avec trois films de jeunes cinéastes : La Forêt du Niolo (rien à voir avec la région corse), d’Adama Roamba, Thom de Tahirou Tasséré Ouedraogo et Frontières d’Appolline Woye Traoré, qui évoquent respectivement les exploitations minières illégales, le mal de vivre dans les grandes villes et le commerce transfrontalier.
INNOCENT MALGRE TOUT Bande Annonce VOST 2016
Durée : 01:29
La Côte d’Ivoire envoie deux films à Ouagadougou, Innocent malgré tout, de Kouamé Jean de Dieu Konan et Kouamé Mathurin Samuel Codjovi, qui se présente, à en croire sa bande-annonce, comme un thriller politique violent, et L’Interprète, d’Olivier Melche Koné. Deux pays du Maghreb font concourir deux films chacun : A Mile in My Shoes de Saïd Khallaf et A la recherche du pouvoir perdu, de Mohammed Ahe Bensougat pour le Maroc ; Le Puits, de Lotfi Bouchouchi et Les Tourments, de Sid Ali Fettar, qui évoque la guerre civile, pendant que la Tunisie est représentée par Lilia une fille tunisienne, du vétéran Mohamed Zran.
Le géant nigérian absent
Pour le reste du continent, le ratio est d’un film par pays. Certains auront déjà été présentés dans d’autres festivals. Ce sera le cas du très attendu Félicité, d’Alain Gomis. L’auteur sénégalais de L’Afrance a tourné à Kinshasa ce drame interprété par la chanteuse congolaise Véro Tshanda Béya, et le film concourra pour l’Ours d’or début février à la Berlinale. Quant à Wulu, film de gangsters du Malien Daouda Coulibaly et Zin’naariya, conte amoureux de la Nigérienne Rahmatou Keïta, ils ont été présentés au festival de Toronto en septembre 2016.
Puisque le Fespaco est aussi le festival de la diaspora, on y verra Le Gang des Antillais, du Guadeloupéen Jean-Claude Barny. L’Afrique non francophone est chichement représentée. Le géant nigérian est absent, et l’on retrouvera le cinéaste ghanéen septuagénaire Kwaw Ansah (Etalon de Yennenga 1989 pour Heritage Africa) avec Praise the Lord Plus One, un film tanzanien, Aisha de Chande Omar, Fre, de la jeune Ethiophienne Kinfe Banbu et The Lucky Specials, long-métrage sud-africain produit par une ONG dans le cadre de la lutte contre la tuberculose.
L'ORAGE AFRICAIN : Un film de Sylvestre Amoussou, le même qui a réalisé "Africa Paradis"
Durée : 01:56
Enfin le Béninois Sylvestre Amoussou renoue avec la politique-fiction d’Africa Paradis pour L’Orage africain, pendant que le Camerounais Brice Achille a la lourde tâche de défendre toute l’Afrique centrale avec Life Point. Le reste de la programmation du 25e Fespaco sera dévoilé à la mi-janvier.