Seine-Saint-Denis : quatre policiers en garde à vue, soupçonnés de viol en réunion
Seine-Saint-Denis : quatre policiers en garde à vue, soupçonnés de viol en réunion
Le Monde.fr avec AFP
Le jeune homme, qui s’est vu prescrire 60 jours d’ITT, est toujours hospitalisé.
Quatre policiers d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sont en garde à vue depuis jeudi 2 février dans la soirée, après l’ouverture par le parquet de Bobigny d’une enquête pour viol en réunion lors de l’interpellation d’un jeune homme.
Jeudi, vers 17 heures, les quatre fonctionnaires procèdent à un contrôle dans la cité des 3 000 quand un jeune homme d’une vingtaine d’années « s’interpose violemment », selon une source policière. S’ensuit une « bagarre », filmée par les caméras de la police municipale, avant que le jeune homme, maîtrisé à l’aide de matraques, ne soit menotté puis emmené au commissariat de la ville.
A son arrivée, « un saignement est constaté au niveau des fesses et les pompiers sont appelés », a relaté cette source policière à l’agence France Presse (AFP), confirmant les informations du Parisien.
60 jours d’ITT
Transporté à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay, il est examiné par un médecin qui diagnostique « une déchirure de l’anus sur 10 cm » et lui prescrit 60 jours d’interruption totale de travail (ITT). Samedi matin, le jeune homme était toujours hospitalisé.
Selon ses déclarations, l’un des policiers lui aurait introduit sa matraque dans l’anus lors de son interpellation, sur la voie publique.
Le parquet de Bobigny a donc décidé d’ouvrir une enquête pour viol en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Les quatre fonctionnaires, qui nient les accusations, ont vu leur garde à vue prolongée de 24 heures.
« Des sanctions adaptées »
Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a affirmé « souhaiter que toute la lumière soit faite sur les accusations d’une extrême gravité portées à l’encontre de ces fonctionnaires ».
« L’enquête, et notamment l’exploitation des images du dispositif de vidéo protection de la ville, ainsi que celles qui auraient été tournées par plusieurs témoins, permettra à la justice d’établir la vérité des faits. »
« S’il était avéré que les règles déontologiques, éthiques et de droit n’ont pas été scrupuleusement respectées, des sanctions adaptées seront évidemment prises », annonce le ministre de l’intérieur.