Les produits d’Ivanka Trump promus par une conseillère du président américain
Les produits d’Ivanka Trump promus par une conseillère du président américain
Le Monde.fr avec AFP
Kellyanne Conway, la conseillère de Donald Trump, a encouragé les Américains à aller acheter les produits de la fille du président, que la chaîne de magasins Nordstrom a renoncé à vendre.
La conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, lors d’un discours du président à la Maison Blanche, le 7 février. | © Kevin Lamarque / Reuters / REUTERS
« Allez acheter les produits d’Ivanka », a lancé Kellyanne Conway, conseillère de Donald Trump, depuis la Maison Blanche, jeudi 9 février. La veille, le président américain lui-même avait critiqué l’enseigne Nordstrom pour sa décision de cesser de vendre la ligne de vêtements et d’accessoires de sa fille Ivanka.
« Je déteste faire les courses [mais] je vais aller en acheter aujourd’hui », a ajouté Kellyane Conway sur la chaîne Fox, depuis une salle où on aperçoit un sceau officiel de la Maison Blanche.
« C’est juste une ligne magnifique. Je possède moi-même [des produits]. Je vais faire de la publicité gratuite : allez tous en acheter aujourd’hui, vous pouvez en trouver en ligne ! »
Selon The Washington Post, en appelant à acheter les produits d’Ivanka Trump, Kellyanne Conway a peut-être dérogé à une règle d’éthique clé, car « les employés fédéraux n’ont pas le droit d’utiliser leur fonction pour promouvoir des produits ».
Cet appel « semble être une violation claire des règles interdisant l’abus des fonctions officielles à destination de l’enrichissement d’une personne (…). Je suis stupéfait », a commenté auprès du journal Lawrence Noble, avocat de The Campaign Legal Center.
Soupçons de conflit d’intérêts
Les propos de Mme Conway alimentent à nouveau les soupçons de conflit d’intérêts entre les affaires de la famille Trump et la Maison Blanche. Le président Trump s’en était pris la veille à l’enseigne Nordstrom pour avoir renoncé à vendre la ligne de vêtements et d’accessoires de sa fille Ivanka.
Depuis son élection en novembre, le président Trump s’en est déjà pris directement à plusieurs multinationales (General Motors, Ford…) pour leurs délocalisations au Mexique, mais c’est la première fois qu’une de ses charges est directement liée à une entreprise du clan familial.
Le groupe Nordstrom, visé par un appel au boycott, a toujours nié toute dimension politique et assuré avoir pris cette décision sur le seul critère de la « performance » économique, notant que les ventes de la marque avaient fléchi l’an dernier, surtout au deuxième semestre.