Le ministre de la justice de Taïwan, Doug Chin, a déposé, mercredi, une demande de suspension provisoire du nouveau texte. | JASON REDMOND / AFP

Hawaï est le premier Etat américain à contester en justice le nouveau décret anti-immigration du président Donald Trump. Le ministre de la justice de l’île, Doug Chin, a annoncé, mercredi 8 mars, avoir déposé une demande de suspension provisoire du nouveau texte, signé lundi par le président américain, et qui entrera en vigueur le 16 mars.

« Rien n’a changé sur le fond : l’interdiction généralisée d’entrée [aux Etats-Unis] de pays à majorité musulmane subsiste », a fait valoir M. Chin. Seul l’Irak, qui figurait dans le décret initial, a été retiré de la liste.

Le nouveau décret interdit temporairement l’entrée aux Etats-Unis des réfugiés et des ressortissants de six pays à majorité musulmane (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan et Yémen) dans le but déclaré d’éviter l’infiltration de terroristes potentiels sur le territoire américain, selon l’administration.

La première version du texte, publiée le 27 janvier, a provoqué une onde de choc dans le monde, la confusion dans les aéroports et mobilisé des dizaines de milliers de personnes pour faire reculer l’administration.

La référence aux minorités religieuses supprimée

Le 3 février, James Robart, un juge fédéral de Seattle (Etat de Washington) avait bloqué temporairement l’application de la première mouture du décret sur l’ensemble du territoire américain au motif qu’il provoquerait « un préjudice irréparable ». Puis la cour d’appel de San Francisco avait maintenu cette suspension, estimant que le gouvernement n’avait pas démontré l’imminence de graves atteintes à la sécurité des Etats-Unis.

La préférence accordée aux minorités religieuses a disparu du nouveau décret, l’administration voulant ainsi éviter de prêter le flanc aux accusations de stigmatisation des musulmans. Donald Trump espère cette fois passer l’obstacle de la justice, mais ses opposants promettent de livrer bataille. Le ministre de la justice de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, s’est pour sa part donné quelques jours pour étudier le nouveau texte. Il veut notamment examiner son impact potentiel dans son Etat où de grands groupes, comme Amazon, emploient beaucoup d’étrangers.