L’affaire porte sur la livraison, en 2003, de 15 appareils Eurofighter pour un montant de 1,7 milliard d’euros. | GUENTER SCHIFFMANN / AFP

Le patron d’Airbus, Tom Enders, figure parmi les personnes visées par une enquête en Autriche pour des faits de corruption et de fraude présumés sur la vente d’avions de combat Eurofighter, a fait savoir mercredi 26 avril le constructeur européen.

« Le procureur de Vienne nous a informés cet après-midi, pour la première fois, que tous les individus qui figurent dans un document du parquet financier autrichien étaient visés par une enquête. Cette liste inclut Tom Enders », a indiqué un porte-parole dans une déclaration écrite.

« Comme nous l’avons répété constamment, nous considérons ces accusations comme totalement infondées », a-t-il ajouté.

L’affaire porte sur la livraison, en 2003, de 15 appareils Eurofighter pour un montant de 1,7 milliard d’euros. Le ministère de la défense autrichien soupçonne Airbus d’avoir gonflé artificiellement les prix. « Nous ne savons pas sur quelles constatations est basée » la décision du gouvernement autrichien, avait alors réagi Airbus.

Des commissions occultes

Le groupe avait affirmé à la fin de janvier avoir accepté une procédure de rectification fiscale en Allemagne concernant cette vente d’avions de combat Eurofighter à l’Autriche, alors que cette transaction fait l’objet depuis des années de soupçons d’éventuels pots-de-vin.

A l’époque, M. Enders dirigeait la branche défense du groupe EADS, devenu Airbus Group depuis janvier 2014.

Vienne entend réclamer un remboursement du préjudice, estimé au minimum à 183,4 millions d’euros, correspondant à des commissions facturées en catimini par le groupe aéronautique, selon les enquêteurs autrichiens.

Le consortium européen Airbus fait également l’objet d’une enquête préliminaire en France sur des soupçons de corruption au Royaume-Uni. Celle-ci a été ouverte en juillet 2016 « en lien avec des contrats de vente », avait alors précisé une source judiciaire.