Nathalie Kosciusko-Morizet et Thierry Solère, en 2012, à Paris. | BERTRAND GUAY / AFP

Après la nomination lundi 15 mai du maire (LR) du Havre, Edouard Philippe, à Matignon, la droite n’en finit pas de se déchirer. Face à « la tentation Macron », les 577 candidats LR/UDI pour les législatives ont lancé mardi un appel au rassemblement autour de leur projet, dans lequel ils rappellent leur engagement « à défendre résolument les valeurs et le projet politique de la droite et du centre durant la campagne qui s’ouvre ». Cet appel vient en réponse à la tribune, lundi, d’élus de la droite et du centre – dont Thierry Solère, Benoist Apparu, Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore par Jean-Louis Borloo – demandant à leur famille politique de « répondre à la main tendue » par Emmanuel Macron.

Problème, parmi les 173 signataires de l’appel pro-Macron recensés à ce jour, figurent notamment 16 sénateurs et 10 candidats aux législatives – pour la plupart juppéistes – sous l’étiquette Les Républicains. Parmi ces derniers, Thierry Solère, investi dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine dont il est le député sortant, Gilles Boyer, dans la 8e du même département, Nathalie Kosciusko-Morizet (députée sortante de l’Essonne), candidate à Paris (2e circonscription), Franck Riester, investi dans la Seine-et-Marne (5e, député sortant). Citons également Maël de Calan (Finistère), Pierre-Yves Bournazel et Babette de Rozières (Paris), Jean Spiri (Hauts-de-Seine), Jérôme Peyrat (Dordogne) et Jacqueline Irles (Pyrénées, députée sortante).

« Une gifle » aux candidats LR

Mercredi 178 mai, sur Europe 1, Eric Ciotti a estimé que l’appel de ces 173 élus LR à saisir la « main tendue » d’Emmanuel Macron était « une gifle » aux candidats LR pour les législatives. « Beaucoup espèrent être au gouvernement, soyons clairs, a ajouté le secrétaire général adjoint du parti Les Républicains. Cette main tendue, c’est la main sur le téléphone portable pour qu’on les appelle. »

Interrogé sur le cas de Nathalie Kosciusko-Morizet, Eric Ciotti a affirmé que « si elle figure dans le gouvernement, eh bien ce sera une décision de ne plus participer à notre famille politique ».

« Je ne veux pas de procès d’intention, Nathalie Kosciusko-Morizet est investie par notre famille politique et j’espère qu’elle restera dans notre famille politique »

« Le pouvoir attire. C’est extraordinairement humain (…) », a pour sa part reconnu sur CNews Eric Woerth, chargé du projet LR pour les législatives, pour qui les personnalités LR qui seraient tentés d’entrer au gouvernement « ont tort ».

« Il ne s’agit pas d’un ralliement »

La République en marche, l’étiquette d’En marche ! pour les législatives, a en effet laissé ouvertes quelques circonscriptions, notamment pour que des personnalités de droite puissent candidater sous ce label. Thierry Solère, signataire de la tribune favorable à la « main tendue » de M. Macron, a cependant expliqué mardi matin qu’il serait bien candidat LR, sans être « dans l’opposition au gouvernement ». « Je ne serai pas membre de son gouvernement et je serai candidat LR dans ma circonscription de Boulogne-Billancourt », a-t-il déclaré sur Europe 1 alors que pour l’instant La République en marche n’a pas investi de candidat contre lui.

Egalement signataire de l’appel, Nathalie Kosciusko-Morizet a affirmé mardi sur France Inter qu’« il ne s’agit en aucune manière d’un ralliement ».

« Moi je ne me rallie à rien ni à personne. Je dis simplement qu’aujourd’hui il y a deux attitudes possibles. Il y a un débat à l’intérieur du parti [Les Républicains]. Il y a ceux qui disent Toute l’opposition et rien que l’opposition et il y a ceux qui disent On veut se mettre dans une logique constructive ».

Interrogée sur une possible entrée au gouvernement, la députée LR de l’Essonne a répondu : « Je n’ai rien demandé et rien ne m’a été proposé, les choses sont claires. »