Les réactions politiques au gouvernement d’Edouard Philippe
Les réactions politiques au gouvernement d’Edouard Philippe
François Baroin « regrette » l’entrée de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin et Jean-Luc Mélenchon dénonce un « gouvernement de droite ».
Vingt-deux ministres et secrétaires d’Etat, des membres du Parti socialiste, du parti Les Républicains, du MoDem… L’annonce de la composition du gouvernement d’Edouard Philippe a déclenché de nombreuses réactions.
- A droite
Bernard Accoyer, le secrétaire général des Républicains, a critiqué dans un communiqué une « équipe ministérielle disparate » dont « l’objectif principal est de brouiller les repères des Français dans la campagne des élections législatives ». Il annonce par ailleurs que « les membres de notre famille politique qui ont choisi (...) de rejoindre le gouvernement [Bruno Le Maire et Gérald Darmanin] ne font plus partie des Républicains ».
François Baroin, chef de file du parti Les Républicains pour les législatives, a dit « regretter à titre personnel », mais « sans que ça remette en cause les liens d’amitié qu’(il) a avec eux », l’entrée de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Tous les trois « sont partis, c’est leur choix, ça leur appartient, a-t-il commenté. Je ne déchire pas pour ma part plusieurs années de combat que j’ai partagés avec eux. »
« Echec de l’opération de débauchage à droite », a réagi sur Twitter Eric Woerth, chargé du projet de LR pour les législatives, ajoutant « Edouard Philippe est un premier ministre de droite à la tête d’un gouvernement de gauche ».
Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, se félicite dans un communiqué du « caractère très européen » du gouvernement, ce qui est « une bonne chose (…) au moment où l’Union européenne a besoin d’une véritable refondation ».
« Sous couvert de renouvellement, M. Macron a distribué les postes à des eurobéats tenants d’une ligne d’extrême-européisme, qui ont pour projet de faire fondre la Nation française dans un ensemble supranational, au mépris des démocraties », écrit Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, dans un communiqué.
Pour le Front national, la composition du gouvernement, dans lequel sont « (recasées) de nombreuses anciennes gloires de la vie politique, issues des vieilles droite et gauche », confirme que « le système UMPS est aux manettes ». Le parti critique dans un communiqué la nomination de personnalités « qui ont déjà largement fait la preuve de leur totale incompétence comme M. Bayrou, M. Le Maire ou M. Le Drian » , d’« apparatchiks, comme Mme de Sarnez ou M. Castaner » mais aussi de Sylvie Goulard, une « ultra européiste convaincue ».
- A gauche
Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste, a critiqué un « nouveau gouvernement mais pas (un) gouvernement du renouveau ».
Nouveau gouvernement mais pas gouvernement du renouveau. Cautions de gauche mais Matignon et Bercy à droite. #gouvernementphilippe
— jccambadelis (@Jean-Chr. Cambadélis)
Avec l’arrivée de MM. Le Maire et Darmanin à Bercy, « Edouard Philippe aura l’assurance de pouvoir mener une politique économique “de droite et en même temps… de droite” », écrit le Parti socialiste dans un communiqué. La formation critique aussi un gouvernement formé d’« une forêt d’énarques et de vieux routiers de la politique » et déplore plusieurs choix comme l’absence de ministère du logement ou des droits des femmes.
« Après Edouard Philippe à Matignon, Bruno Le Maire et Gérarld Darmanin à Bercy… Quelqu’un pense encore que ce gouvernement n’est pas de droite ? », se demande sur Twitter Mathieu Hanotin, député PS de Seine-Saint-Denis et directeur de campagne de Benoît Hamon pendant la présidentielle.
En marge du dépôt de sa candidature aux législatives à la préfecture des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le gouvernement était « un gouvernement de droite. Point ». Parmi ce qu’il a défini comme les « trois sujets les plus frappants de ce nouveau gouvernement », le leader de La France insoumise s’est inquiété de « la présence d’un premier ministre nucléariste », de la nomination de Jean-Michel Blanquer à la tête de l’éducation nationale et de celle de Nicolas Hulot à la transition écologique, qu’il a qualifié de « crève-cœur ». « On a le plus vif doute quant au sort qui sera réservé à l’impératif écologique, a-t-il poursuivi à ce sujet. Quand on a pour premier ministre un homme qui était central dans le lobby nucléariste, le reste devient presque un décor. »
Daniel Cohn-Bendit, ancien député européen et soutien d’Emmanuel Macron, a lui salué le « coup de génie » du président qui a fait entrer Nicolas Hulot au gouvernement. « Pour la première fois, un équilibre va devoir être trouvé entre écologie et économie dans un gouvernement », estime-t-il, interrogé par Le Monde. Selon lui, le nouveau ministre de l’économie, Bruno Le Maire, « sait que si Macron a pris Hulot, il ne pourra pas lui passer dessus comme un rouleau compresseur ».
« Pour ma part, je ris ! Qu’est-ce qu’on n’a pas pris de la part des écolos quand on a signé pour Macron ! Et maintenant ils ont le pape de l’écologie dans les pattes. »