TV : « Cannes, une histoire glamour »
TV : « Cannes, une histoire glamour »
Par Mustapha Kessous
A voir aussi ce soir. Le documentaire de Baptiste Agosse retrace la manière dont le festival de cinéma a construit sa légende, entre paillettes, politique et polémiques (sur Paris Première à 22 h 35).
tapis rouge à Cannes | PARIS PREMIERE
Beauté, glamour, controverse sulfureuse. Désignée maîtresse des cérémonies du 70e Festival de Cannes (du 17 au 28 mai), Monica Bellucci ne trahira pas cette aura qui pare l’un des plus prestigieux rendez-vous du cinéma au monde. Pas plus qu’elle ne trahira celles qui ont, avant elle, foulé le légendaire tapis rouge : de Brigitte Bardot à Elizabeth Taylor en passant par Romy Schneider ou encore Marilyn Monroe. Des actrices qui, depuis la création de cet événement, en 1946, font se bousculer des milliers de photographes massés aux abords du Palais des festivals. Toutes ces icônes ont « créé le fantasme », assure Dominique Besnehard, producteur et ancien agent d’acteurs.
Rendez-vous des stars et du marché du septième art, Cannes est parvenu à s’affirmer comme le « festival du glamour », selon le journaliste de cinéma Thierry Chèze. C’est un « moment irréel », se rappelle l’actrice Marisa Berenson. « On participe à quelque chose de mythique, d’extrêmement jubilatoire et terrifiant en même temps », reconnaît de son côté la scénariste Danièle Thompson. Monter les fameuses marches est devenu, au fur et à mesure des éditions, « un rite immuable », ainsi que le précise Philippe Labro. Un rite à dimension presque « mystique », ose même affirmer la voix off du documentaire de Baptiste Agosse.
Espace de liberté créatrice
Au-delà de l’apparat et des paillettes, le Festival est aussi un découvreur de talents qui, comme l’explique l’ancienne journaliste cinéma de Canal+ Isabelle Giordano, a su reconnaître, dès leurs débuts, actrices, auteurs, réalisateurs, et réussi ensuite à les accompagner tout au long de leur carrière. Tel a été le cas pour Pedro Almodovar, Quentin Tarantino, Sharon Stone, Uma Thurman et bien d’autres encore… « On grandit avec les stars », souligne Mme Giordano.
Cannes, une histoire glamour ne se contente donc pas seulement d’évoquer la façon dont le charme opère durant ces quelques jours suspendus hors du temps. Il souligne aussi l’aspect politique du Festival et ses polémiques qui ont participé à sa légende. De La Grande Bouffe (de Marco Ferreri) à Sous le soleil de satan (de Maurice Pialat), sans oublier Irréversible (de Gaspar Noé) avec… Monica Bellucci, Cannes est avant tout un espace de liberté créatrice qu’il est important de préserver.
Cannes, une histoire glamour, de Baptiste Agosse (France, 2017, 52 min).