Les géants du Web ont déjà fait connaître leur soutien aux causes LGBT. | Quentin Hugon / Le Monde

« Nous vous écrivons pour exprimer notre opposition ferme à l’introduction de toute loi discriminante au Texas. » Dans une lettre transmise samedi 27 mai au gouverneur du Texas Greg Abbott, 14 entreprises, parmi lesquelles Google, Apple, Facebook, Microsoft ou encore IBM, ont fait connaître leur hostilité à propos d’un projet de loi très controversé au Texas.

Celui-ci vise à interdire aux étudiants transgenres d’utiliser les toilettes de leur choix, en leur imposant ceux qui correspondent au sexe qui leur a été assigné sur leur certificat de naissance. Ce projet de loi n’est pas nouveau, mais le Texas a fait savoir la semaine dernière qu’il comptait accélérer son adoption.

« De telles lois sont mauvaises pour nos employés et pour les affaires », assurent les entreprises dans cette lettre.

« En tant que gros employeurs dans l’Etat, nous craignons gravement qu’une telle loi ne ternisse profondément la réputation ouverte et accueillante, pour les familles et les entreprises, du Texas. Notre capacité à attirer, recruter et retenir les talents (…) en serait affectée. »

Ce n’est pas la première fois que les géants du Web prennent position dans ce qui est surnommé « la bataille des toilettes ». L’an dernier, 80 entreprises, dont Facebook, Google et Apple, avaient écrit une lettre contre une loi similaire en Caroline du Nord. Plus récemment, une dizaine de grands groupes de la Silicon Valley s’étaient opposés à l’administration Trump à ce sujet : les départements de la justice et de l’éducation avaient annoncé qu’ils ne prendraient plus en compte une mesure de l’administration Obama permettant aux étudiants transgenres de choisir leurs toilettes.

Soutien affiché aux causes LGBT

La Silicon Valley affiche depuis longtemps son soutien aux causes LGBT. Ces entreprises s’étaient notamment montrées favorables au mariage entre personnes de même sexe et avaient salué sa légalisation aux Etats-Unis. L’an dernier, l’application de rencontres à succès Tinder avait ajouté des dizaines de genres afin de permettre à ses utilisateurs de s’identifier autrement que dans les catégories homme ou femme s’ils le souhaitent.

Malgré ces annonces, il reste encore beaucoup de travail à faire, avait affirmé Kate Kimpel, avocate spécialisée dans les droits des LGBT, au Monde en mars. « C’est très différent de se dire inclusif et de l’être. Les grandes entreprises du Web ont toujours été à la pointe en ce qui concerne les conditions de travail, mais dans les faits ces entreprises sont surtout composées d’hommes blancs hétéros. »

Qui plus est, le harcèlement et les messages de haine à l’encontre de ces communautés prolifèrent toujours sur leurs plates-formes, et de nombreux utilisateurs reprochent aux entreprises de se montrer trop passives sur le sujet, malgré leurs discours et leurs bonnes intentions affichées.