Législatives : 242 candidats La République en marche qualifiés pour le second tour ont déjà eu un mandat électif
Législatives : 242 candidats La République en marche qualifiés pour le second tour ont déjà eu un mandat électif
Par Anne-Aël Durand
Selon le décompte du « Monde », la moitié des 515 candidats En marche ! ou MoDem présents au second tour ont déjà eu une expérience politique, dont 81 avec le PS.
Quelle sera la couleur politique de la chambre jaune ? La République en marche (LRM), bien partie pour remporter une très large majorité à l’Assemblée nationale, promet un renouvellement de la classe politique et un dépassement du traditionnel clivage droite-gauche. Pourtant, tous ses candidats ne sont pas novices en politique : près de la moitié de ceux qui sont bien placés pour l’emporter le 18 juin ont déjà exercé un mandat, le plus souvent sous l’étiquette du Parti socialiste (PS) ou du Mouvement démocrate (MoDem).
Nous avons réalisé un décompte à partir de l’enquête menée par Les Décodeurs sur les candidats investis par La République en marche, auxquels nous avons ajouté les prétendants étiquetés « MoDem » ou « LRM » par le ministère de l’intérieur.
Une majorité n’a jamais exercé de mandats
Quatre cent quarante-sept candidats de La République en marche ou de son allié le MoDem sont arrivés en première position dans leur circonscription et sont donc bien placés pour l’emporter. Parmi les 66 candidats arrivés deuxièmes, certains peuvent aussi tirer leur épingle du jeu à la faveur des reports de voix. Et, selon notre enquête, le renouvellement politique annoncé pourrait tenir ses promesses, puisque plus de la moitié de ces candidats (273, dont 236 parmi ceux arrivés en tête) n’ont jamais exercé aucun mandat politique, ni local ni national.
Ce n’est pas le cas des deux candidats LRM élus dès le premier tour : Paul Molac était député du Morbihan depuis 2012 avec l’investiture de l’Union démocratique bretonne (UDB), rattaché au groupe socialiste à l’Assemblée, et le centriste Sylvain Maillard est élu de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) à Paris.
Des risques de cumul
Selon notre décompte, parmi les candidats arrivés en tête au premier tour, 108 occupent actuellement des mandats exécutifs locaux (maire ou adjoint, président ou vice-président de département ou de région) et seront concernés par la loi de 2014 contre le cumul des mandats, qui entrera en vigueur après les législatives. S’ils sont élus, ils auront un mois pour renoncer à ces fonctions (mais pourront rester simples conseillers municipaux, départementaux ou régionaux).
Venus de la gauche, du centre ou de la droite
Qu’ils aient déjà été élus ou non, la moitié des candidats qualifiés pour le second tour ont une expérience dans un ou plusieurs partis, qui couvrent presque la totalité du spectre électoral – ce qui signifie par soustraction que 260 d’entre eux étaient vierges de toute appartenance politique avant de s’engager avec La République en marche.
Parmi les candidats arrivés en tête, les sensibilités de gauche sont les plus représentées. Nous avons décompté 80 socialistes (plus un ancien du Mouvement des jeunes socialistes), 13 divers gauche et 7 anciens écologistes, pour une centaine de centristes, provenant du MoDem ou de l’UDI, et seulement une vingtaine d’hommes et de femmes précédemment engagés à droite (et un ancien de Debout la France, le parti souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan).
Les candidats arrivés en seconde position sont le plus souvent issus des rangs du MoDem ou du Parti socialiste.
Enquête sur les candidats de La République en marche
Favori des élections législatives depuis la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle, La République en marche (LRM) présente pour la première fois des candidats à un scrutin national. Âge, études, métiers, passé politique, profils sur les réseaux sociaux... Le Monde a épluché la liste des 525 candidats soutenus par ce nouveau mouvement pour en analyser la composition.
Voici les principaux volets de notre enquête :
Les résultats du premier tour des élections législatives 2017
Les quelque 47 millions d’électeurs français étaient appelés à voter, dimanche 11 juin, pour désigner, lors du premier tour des législatives, leurs représentants à l’Assemblée nationale.
Retrouvez tous les résultats des élections grâce à notre moteur de recherche
Et voici les estimations nationales en score :
Et une projection de l’Assemblée qui pourrait résulter de ce scrutin, si le second tour confirme le premier :
Infographie Le Monde