L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Une demi-douzaine de musiciens malgaches, parmi les plus renommés, unissent leurs forces pour défendre leur île contre les menaces environnementales et financières qui pèsent sur elle. Leurs intentions sont nobles et leur talent indéniable, et le documentariste Cesar Paes, Brésilien, connaît bien Madagascar, qu’il a beaucoup filmée.

Peut-être un peu trop, au point de tenir pour acquis que ses spectateurs seront familiers à la fois de l’histoire tourmentée de l’île et de sa musique incroyablement complexe faite de sons venus d’Asie du Sud-Est et d’Afrique orientale, façonnée aussi par la colonisation française.

On entrevoit ces éléments au fil de séquences sans autre fil conducteur que la conviction des artistes engagés dans l’opération, baptisée « Madagascar All Stars ». Le chanteur Joajoby, le joueur de valiha (cithare de bambou) Justin Vali et leurs camarades répètent dans des intérieurs sans personnalité. Un autre artiste, Erick Manana, est filmé au cours d’une tournée hivernale en Allemagne qui brise un moment l’ambiance équatoriale.

Manque de spontanéité

Les rencontres entre les artistes et les militants ont quelque chose de compassé, mise à part une étonnante séquence de retour à la terre qui voit deux des musiciens empoigner des bêches pour labourer un champ au bord duquel leur minibus passait.

Il aurait fallu un peu plus de cette spontanéité pour que Songs for Madagascar fasse plus qu’éveiller la curiosité à l’égard d’une culture musicale (c’est déjà beaucoup) et parvienne à évoquer la vie et les épreuves de tout un pays, comme, apparemment souhaitait le faire son réalisateur.

Documentaire français et malgache de Cesar Paes (1 h 28). Sur le Web : songsformadagascar.com et www.laterit-productions.com/index.php?page=actu&lg=fr&num_actu=408