Série sur Netflix à la demande

Trailer: American Crime Story The People vs. O. J. Simpson

American Crime Story, série anthologique créée par les scénaristes Scott Alexander et Larry Karaszewski, coproduite par Ryan Murphy et Brad Falchuk (créateurs d’American Horror Story), a été récompensée par plusieurs Emmy Awards en 2016, dont celui de la meilleure série « limitée ». Elle a été lancée le 2 février 2016 aux Etats-Unis sur la chaîne FX, avant d’être diffusée, depuis le 10 novembre, par Canal+. Elle est désormais disponible sur Netflix.

La première saison, intitulée The People vs. O.J. Simpson (traduit en français L’Affaire O. J. Simpson), relate la fuite, l’arrestation puis le procès hautement médiatisé du sportif éponyme, soupçonné puis acquitté du meurtre de son ex-épouse, à Los Angeles (Californie), Nicole Brown Simpson.

Ce procès, qui s’est tenu du 12 juin 1994 au 3 octobre 1995, passionna et déchira l’Amérique. Le doute sur la culpabilité du célébrissime joueur de football américain fut le plus grand dans les rangs de la communauté afro-américaine, qui adorait son héros. Et ce d’autant plus qu’il fut rapidement établi que la police de Los Angeles comptait en ses rangs quelques éléments au racisme patenté.

Le premier épisode de la série s’ouvre sur des images d’archives de soulèvements qui ont eu lieu dans la mégalopole californienne en 1992, et qui faisaient suite à l’acquittement, par un jury composé majoritairement de Blancs, de quatre policiers – blancs eux aussi – qui avaient passé à tabac un Noir après l’avoir pourchassé pour un dépassement de vitesse.

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Mise en scène trépidante

Cependant, ce sont moins les réactions extérieures qui sont observées ici que le jeu de ceux qui s’affrontent au sein du tribunal. A cet égard, l’instrumentalisation d’un procureur adjoint afro-américain et la savante partie d’échecs jouée par l’armée d’avocats de la défense, sont passionnantes, quoique outrées.

D’ailleurs, tout est outré dans cette remarquable série à la mise en scène trépidante et vintage – on fumait alors dans les lieux publics et on téléphonait sur de gros grille-pains qui ne tenaient pas dans une poche.

A commencer par le jeu d’acteurs qui en font des tonnes : Cuba Gooding Jr., John Travolta, Courtney B. Vance, Nathan Lane et Sarah Paulson – vue dans divers rôles dans American Horror Story –, cette dernière faisant montre d’une étonnante capacité de métamorphose dans le rôle de la procureure Marcia Clark, qui ne cesse de voir en O. J. Simpson, auteur de nombreuses violences conjugales, le coupable de la dernière d’entre elles, fatale, envers son ex-épouse.

David Schwimmer incarne Robert Kardashian, avocat et ami intime d’O. J. Simpson, père des sœurs Kardashian. Avec pour toute expression, au long des dix épisodes, une mine navrée de six pieds de long, façon Droopy. Le comédien ne parvient décidément pas à faire oublier son rôle de godichon dans Friends (1994-2004).

On notera, en la comparant aux images d’archives récemment revues sur Arte (série documentaire O. J. Simpson : Made in America, d’Ezra Edelman), combien cette reconstitution colle à la réalité.

American Crime Story a annoncé ses deux prochaines saisons, fondées sur un fait divers – le meurtre du couturier Gianni Versace en 1997 – et une catastrophe – l’ouragan Katrina, en 2005.

« American Crime Story : The People vs. O.J. Simpson », série créée par Scott Alexander et Larry Karaszewski. Avec Sarah Paulson, David Schwimmer, John Travolta (Etats-Unis, 2016, 10 × 45 minutes).