Dans la ville de  Panchkula, vendredi 25 août. / Altaf Qadri / AP

La condamnation pour viol d’un gourou controversé n’en finit plus d’attiser la fureur de plusieurs dizaines de milliers de ses soutiens. Des centaines de soldats ont encerclé samedi 26 août le siège de la secte dont le chef a été condamné vendredi, un verdict qui a provoqué des heurts au cours desquels 36 personnes ont été tuées, dont 30 dans la ville de Panchkula, une ville de plus d’un demi-million d’habitants dans l’Etat de Haryana (nord).

Les autorités estiment que 20 000 soutiens du gourou Gurmeet Ram Rahim Singh se trouvent à l’intérieur du complexe qui accueille des écoles, un hôpital, plusieurs installations sportives et une salle de cinéma, sur 404 hectares à Sirsa (Etat de Haryana), où un couvre-feu a été imposé, selon une source policière.

Un tribunal spécial avait vendredi 25 août reconnu coupable le chef spirituel Gurmeet Ram Rahim Singh du viol de deux de ses adeptes. Connu sous le surnom de « Gourou tape-à-l’œil », en raison de son penchant pour les vêtements criards et les bijoux, il a été placé en détention sous escorte policière. Sa peine sera connue lundi 28 août.

A la tête de la secte Dera Sacha Sauda, il est suivi par de nombreux fidèles dans l’Etat de Haryana (nord) et il affirme avoir des millions d’adeptes de par le monde.

Gurmeet Ram Rahim Singh en mai 2017. / Tsering Topgyal / AP

Samedi, des images diffusées par des télévisions montraient des forces de sécurité lourdement armées prenant position autour du quartier général du gourou. Des soldats et des policiers antiémeute ont également coupé les voies y menant.

Un général de l’armée indienne a assuré qu’il n’était pas question pour l’instant d’évacuer les locaux. « Nous nous concentrons sur le maintien de l’ordre et le respect de la loi. »

Selon l’agence Press Trust of India, quinze partisans du chef spirituel ont été arrêtés pour des émeutes et incendies criminels qui ont éclaté vendredi dans les villes de Sirsa et de Panchkula.

Il a fallu des années au Bureau central d’enquête (CBI Central Bureau of Investigations) pour retrouver les victimes présumées. Ce n’est qu’en 2007 que deux femmes ont finalement déposé plainte. En 2015, il avait été accusé d’avoir encouragé 400 de ses disciples à se faire castrer pour se rapprocher de dieu. Il a par ailleurs été poursuivi dans le cadre du meurtre d’un journaliste en 2002.