L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Quand la lumière revient, une heure à peine après le début du film, on a l’impression d’être expulsé d’un cocktail raffiné, donné dans un bel appartement, sans avoir eu de temps de faire plus que tremper les lèvres dans le champagne. C’est une critique peu commune, mais avec ses 71 minutes, générique compris, The Party (rien à voir avec le délire burlesque de Blake Edwards) pèche par sa brièveté.

Sally Potter, réalisatrice et scénariste, filme en noir et blanc un intérieur londonien, dans lequel Janet (Kristin Scott Thomas) reçoit quelques amis pour célébrer sa nomination à un poste ministériel. Certes, il ne s’agit que du « shadow cabinet » (on est ici entre travaillistes), mais enfin, c’est quand même le portefeuille de la santé.

Cauchemar

Comme il se doit, la réception vire au cauchemar, de révélations importunes en accidents de santé inopinés. Pour faire vivre des personnages qui sont à peine plus que des silhouettes, Sally Potter a réuni autour de Kristin Scott Thomas une distribution de rêve : Timothy Spall (Turner chez Mike Leigh) est l’époux plus ou moins résigné ; Bruno Ganz, dont le personnage de vieux hippie exaspérant efface une fois pour toutes le stigmate de La Chute ; Cillian Murphy en jeune banquier ; Patricia Clarkson en meilleure amie et pire commère et le joli couple que forment Cherry Jones et Emily Mortimer.

Le temps de faire connaissance, de moquer quelques cibles faciles, et voilà qu’arrive l’heure de la détonation qu’annonçait la première séquence. Mais la charge (d’humour, de mise en scène) n’est pas suffisante pour faire sursauter.

THE PARTY - Bande annonce - Au cinéma le 13 septembre
Durée : 01:17

Film britannique de Sally Potter. Avec Kristin Scott Thomas, Timothy Spall, Bruno Ganz, Patricia Clarkson (1 h 11). Sur le Web : www.facebook.com/PARTYlefilm