L’Etat s’engage sur une prise en charge financière des mineurs non accompagnés
L’Etat s’engage sur une prise en charge financière des mineurs non accompagnés
Le Monde.fr avec AFP
L’Etat va donner un coup de pouce à l’enveloppe budgétaire prévue pour les « mineurs non accompagnés », arrivés en France, dont le nombre a fortement augmenté ces dernières années.
Des migrants d’Ethiopie et d’Erythrée font la queue lors de la distribution de nourriture près de l’ancienne « jungle » de Calais, le 23 août 2017. / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS
Les ministres de la justice, Nicole Belloubet, et de la santé, Agnès Buzyn, ont annoncé par un communiqué lundi 18 septembre un « abondement budgétaire de 6,5 millions d’euros en 2017 » consacré au « remboursement par l’Etat aux départements de la période d’évaluation » des conditions des mineurs non accompagnés arrivés en France.
Conformément aux engagements du précédent gouvernement, les départements recevront aussi « 30 % du coût correspondant à la prise en charge des mineurs non accompagnés supplémentaires » en 2017, ont annoncé les deux ministres lors d’une réunion vendredi avec « des conseils départementaux, des magistrats et associations concernées ».
Ces jeunes relèvent, comme tous les mineurs, de l’aide sociale à l’enfance, et donc des départements. Mais leur nombre est passé « de 4 000 arrivées en 2012 à 16 000 en 2016 », avait dit au début de septembre Emmanuel Macron. Prenant acte de la « charge croissante » sur les conseils départementaux, le président de la République avait alors demandé au gouvernement des propositions « d’ici la fin de l’année » pour « revoir complètement la question de l’accueil et de l’accompagnement de ces mineurs ».
Concertation avec les départements
Mmes Belloubet et Buzyn ont annoncé l’ouverture d’une « phase de concertation » avec les départements. Plusieurs axes se dégagent pour définir un plan d’action au début de 2018, notamment autour de la phase d’évaluation et de mise à l’abri et de la « limitation des réévaluations de minorité » (lorsque des personnes évaluées majeures demandent à ce que leur dossier soit repris, un processus long qui laisse souvent les jeunes dans un entre-deux pour leur accueil).
Mais la concertation se penchera aussi sur la « lutte contre les trafics de migrants » et sur « le dispositif de sortie de l’aide sociale à l’enfance », selon le communiqué interministériel. Des « expérimentations » visant à « améliorer la prise en charge et harmoniser les procédures d’évaluation », qui varient d’un département à l’autre, seront mises en place en 2018.