Quand les filles et fils prennent la plume
Quand les filles et fils prennent la plume
M le magazine du Monde
Les vicissitudes des fils et filles de personnalités célèbres sont presque un genre littéraire en soi. Dernier ouvrage en date, celui de Laurence Debray, « Fille de révolutionnaires », publié le 4 octobre chez Stock.
Grandir dans l’ombre d’une célébrité n’est pas chose aisée. Mais c’est aussi une excellente matière première pour l’édition.
Laurence Debray, fille de partisans du Che
Laurence Debray auteure de « Fille de révolutionnaires » (Stock, 324 p. 20 euros). / Philippe Matsas/Leemage
Enfant, la fille du philosophe Régis Debray et de l’historienne Elisabeth Burgos ignorait tout de leur engagement révolutionnaire aux côtés d’Ernesto Guevara. Pour elle, son père n’était que le conseiller de François Mitterrand. Dans un récit intime et historique, Fille de révolutionnaires, elle retrace aujourd’hui le parcours de ses parents et interprète ce silence comme une volonté de la protéger.
Juan Pablo Escobar, fils de narcotrafiquant
Juan Pablo Escobar se fait appeler Sebastian Marroquin auteur de « Pablo Escobar, mon père » (Hugo Doc). / Jacek Turczyk/EPA
Architecte, pacifiste convaincu, celui qui se fait appeler Sebastián Marroquín a tout fait pour ne pas suivre les traces de son géniteur. Dans son livre Pablo Escobar, mon père, publié en septembre (Hugo Doc), le Colombien raconte son enfance auprès du chef du cartel de Medellín. Et cherche à rétablir la vérité sur sa vie, dont l’histoire a été, selon lui, revue et corrigée par Hollywood et notamment la série Narcos.
Félicité Herzog, fille de demi-dieu
Félicité Herzog auteur d’« Un héros » (Grasset, 2012). / Hannah Assouline/Opale/Leemage
Ancien résistant, premier à gravir un sommet de plus de 8 000 mètres, secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports sous la présidence du général de Gaulle, député UDR, Maurice Herzog est une légende française. Mais en 2012 dans Un héros (Grasset), sa fille en livre une autre facette. Absent, parfois affabulateur, « cannibale du sexe », elle raconte surtout la souffrance de son frère aîné, décédé à 33 ans et dont toute la famille a refusé de voir la maladie.
Ludovic Chancel, fils de chanteuse yéyé
Ludovic Chancel auteur de « Fils de » (Flammarion, 2015). / Bruno Klein /ABACA
Son plus grand regret est d’avoir été élevé par Sheila, et non par Anne Chancel. Mère trop absente, trop expansive. Dans Fils de, paru en 2005 (Flammarion), Ludovic Chancel raconte la relation houleuse qu’il entretenait avec l’interprète des Rois Mages. Difficile de trouver de la sincérité, quand on est l’enfant d’un couple aussi médiatisé que le fut celui de la chanteuse et de Ringo, expliquait-il alors. Le « fils de » est décédé cet été.
Maria Riva, fille d’un ange bleu
Maria Riva auteure de « Marlene Dietrich par sa fille » (Flammarion, 1992). / Kalaene Jens / DPA/AFP
Dans Marlene Dietrich par sa fille (Flammarion), sorti en 1992, Maria Riva livre une vision moins connue de son actrice de mère. Une femme, obsédée par la perfection, qui a enchaîné les conquêtes avant de finir seule. Dès sa naissance, Maria Riva raconte être devenue « la chose » de la célèbre comédienne, qui ne devait aimer que cette mère tyrannique. La petite fille reste cloîtrée dans une prison aux barreaux en or fin, surveillée en permanence par le personnel.
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