Thierry Marchal-Beck à La Rochelle, le 26 août 2012, lors d’un meeting du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) qu’il présidait alors. / JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Huit femmes accusent dans Libération Thierry Marchal-Beck, l’ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), de harcèlement et d’agressions sexuelles. Ces faits, qui se seraient déroulés entre 2010 et 2014, sont prescrits dans leur grande majorité. Ils n’ont fait, pour l’heure, l’objet d’aucune plainte de la part des victimes présumées, qui sont toutes ou ont été militantes ou cadres du MJS. Selon le journal, deux d’entre elles envisagent de porter l’affaire devant la justice.

L’ancien dirigeant socialiste, surnommé « TMB » dans le milieu militant, a dirigé le MJS entre 2010 et 2013. Contacté par le journal, il a refusé de se livrer « à un exercice biaisé de questions-réponses », ajoutant qu’il se tenait « naturellement » à la disposition de la justice et se « réserve le droit d’engager toute procédure ».

De son côté, l’actuel président du MJS, Benjamin Lucas, a réagi sur Facebook aux accusations des militantes, condamnant « sans réserve de tels actes ». « Je suis révulsé par des comportements qui insultent nos valeurs, celles du MJS », a commenté le président du MJS, soutenant « la courageuse décision de briser le silence ».

« Nous continuerons le travail entrepris il y a plusieurs semaines, à interroger et transformer nos cadres collectifs, nos pratiques, nos silences. Conscient-e-s des retards qui subsistent et de nos propres défaillances, notre responsabilité est immense. »

Fellation forcée

Selon les témoignages des femmes qui accusent l’ancien président du MJS, les agissements de ce dernier étaient connus et se déroulaient parfois en public. Dans certains cas, une minorité, les femmes avaient d’abord eu une relation consentie avec « TMB », avant que celui-ci les agresse sexuellement et ou les harcèle. « Il disait : Comme tu as dit oui une fois, tu ne peux plus dire non maintenant », rapporte l’une des militantes, qui se dit victime de harcèlement, après avoir mis fin à leur relation.

Une responsable fédérale et membre du bureau national assure avoir été agressée sexuellement en 2011 alors qu’elle faisait un point dans le bureau de Thierry Marchal-Beck. « Il prend ma tête, l’approche de son sexe pour m’obliger à lui faire une fellation. Je le repousse très fort, je l’insulte et je pars en courant », rapporte-t-elle, expliquant que quelques jours plus tard, lorsqu’elle a recroisé son agresseur présumé, il a « fait comme si de rien n’était », lui « claquant même la bise ».