A l’occasion de cette mutinerie, 74 personnes avaient été tuées par les mutins, la plupart dans des conditions atroces : torturées, dépecées ou encore brûlées vivantes. / MUNIR UZ ZAMAN / AFP

La Haute Cour du Bangladesh a confirmé, lundi 27 novembre en appel, la condamnation à mort de 139 soldats qui avaient participé à une mutinerie meurtrière en 2009.

Le 25 février 2009, des centaines d’hommes des Bangladesh Rifles (BDR) s’étaient mutinés durant trente-trois heures contre leurs officiers après le rejet de revendications concernant leurs soldes et leurs conditions de travail. Au moins 74 personnes avaient été tuées, la plupart des militaires, dont les corps affreusement mutilés avaient été mis au jour dans des fosses communes et des égouts.

Hausses de salaires et conditions de vie

Une enquête a conclu à des années de frustration et de colère de la part des soldats, qui réclamaient en vain des hausses de salaire et une amélioration de leurs conditions de vie. La rébellion s’était ensuite répandue à d’autres bases, où des milliers de soldats avaient pris les armes et prêté allégeance aux renégats, avant que l’armée ne parvienne à écraser le soulèvement.

« Le verdict a confirmé la condamnation à mort de 139 personnes », a déclaré le procureur Mahbubey Alam à la presse à l’issue de l’audience. En première instance en 2013, environ 150 soldats avaient été condamnés à la peine capitale. La Haute Cour a par ailleurs maintenu des peines de prison diverses pour plus de 380 accusés, dont 185 condamnations à perpétuité. Quarante-cinq soldats ont été acquittés. Ces sentences devraient désormais faire l’objet d’un nouvel appel et monter à la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire.

Outre les centaines de condamnations au civil dans ce dossier tentaculaire, près de 6 000 soldats ont été condamnés au total par des tribunaux militaires pour cette rébellion militaire, la plus importante de l’histoire du pays.

La manière dont se sont tenus ces procès de masse a été vertement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme, qui l’ont qualifiée « d’affront aux critères juridiques internationaux ».