Patrick Henry, détenu quarante ans pour le meurtre d’un enfant, est mort
Patrick Henry, détenu quarante ans pour le meurtre d’un enfant, est mort
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Celui qui a été le symbole de la lutte contre la peine de mort et brièvement, celui de la réinsertion, est mort trois mois après avoir obtenu la suspension de sa peine pour motif médical.
Patrick Henry et son avocat Thierry Levy en 2002. / MYCHELE DANIAU / AFP
Patrick Henry, qui a passé quarante ans en prison pour le meurtre d’un enfant en 1977, est mort dimanche 3 décembre, à 64 ans, des suites d’un cancer, selon des proches et son avocat, Hugo Levy. Il avait obtenu, il y a trois mois, la suspension de sa peine pour motif médical.
L’homme avait été condamné en 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Philippe Bertrand, 7 ans. Il avait échappé à la guillotine grâce notamment à la plaidoirie de son avocat d’alors, Robert Badinter.
Devenu le symbole de la lutte contre la peine de mort, il était ensuite, brièvement, devenu celui de la réinsertion. Sa condamnation à perpétuité n’étant pas assortie d’une période de sûreté illimitée, Patrick Henry avait obtenu une libération conditionnelle en 2001. Mais dès l’année suivante, il fut arrêté pour un vol à l’étalage puis, en Espagne, avec près de 10 kg de cannabis. Il était retourné derrière les barreaux.
Suspension de peine pour motif médical
Il avait depuis présenté, sans succès, plusieurs demandes de libération conditionnelle. Jusqu’à la dernière, en septembre, lorsqu’il a sollicité une suspension de peine pour motif médical. Le parquet s’était dit favorable à sa demande, considérant que son état de santé était « durablement incompatible avec la détention ».
Le tribunal de l’application des peines de Melun avait notamment suivi l’avis des médecins qui avaient considéré que son état de santé était « durablement incompatible avec la détention ».
Ses proches « s’étaient réjouis de cette “dernière victoire sur les murs” et conjuraient avec lui sa brièveté », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) Me Levy. « Depuis le 16 septembre, malgré la douleur physique et la lourdeur des soins, il a eu des moments de bonheur comme jamais il en a connu », a confié à une de ses amies à l’AFP Martine Veys.