Le marché des smartphones recule pour la première fois en Chine
Le marché des smartphones recule pour la première fois en Chine
Par Vincent Fagot
Selon le cabinet Canalys, 459 millions d’unités ont été écoulées en 2017, soit 4% de moins que l’année précédente. Les ventes ont chuté au dernier trimestre.
Une jeune femme teste la reconnaissance faciale de son iPhone X dans un magasin Apple à Pékin, le 3 novembre 2017. / FRED DUFOUR / AFP
Le marché chinois des smartphones a connu en 2017 sa première année de recul. Selon les chiffres publiés jeudi 25 janvier par le cabinet d’études Canalys, 459 millions d’unités ont été écoulées, soit 4 % de moins qu’en 2016. Une contraction qui s’explique notamment par la chute de 14 % des ventes au dernier trimestre.
« Ce ralentissement s’est produit plus vite que nous ne l’avions prévu », commente Mo Jia, analyste chez Canalys, alors que plusieurs observateurs notent un début de saturation du marché. Déjà fin décembre, le DigiTimes, un journal spécialisé dans le secteur de la technologie basé à Taïwan, avait fait état de stocks qui s’accumulaient chez les principaux constructeurs chinois, obligeant ces derniers à réduire la production.
Dans ce contexte morose, Huawei a réussi à asseoir encore davantage sa position de numéro un dans le pays au dernier trimestre. Avec des livraisons en hausse de 9 % (24 millions d’unités), il a réussi à distancer ses principaux concurrents Oppo (19 millions, –16 %) et Vivo (17 millions, – 7 %). Ses bons résultats sont en partie à mettre au crédit de Honor, la marque pour les jeunes de Huawei. Apple réussit également un trimestre encourageant, dans un pays où il peine à s’imposer. L’intérêt suscité par l’iPhone X, sorti en novembre, lui permet de se hisser à la quatrième place du classement.
Pour l’année 2018, Canalys ne prévoit pas de rebond du secteur. « Le déclin du marché chinois va avoir un effet préjudiciable sur les constructeurs, qui se sont jusque-là concentrés sur le marché domestique. Cela va affecter leurs finances, leur rentabilité, et limiter leur capacité à se développer à l’étranger, posant à terme la question de leur survie », anticipe un analyste du cabinet, qui prédit une consolidation du marché autour des plus gros constructeurs.