La devanture de l’Apple store sur la 5e avenue à New York. / DON EMMERT / AFP

« Nous sommes ravis d’annoncer le meilleur trimestre de l’histoire d’Apple », a déclaré le patron Tim Cook, cité dans un communiqué. Le groupe à la pomme a publié jeudi 1er février les meilleurs résultats trimestriels de son histoire et assuré du succès de l’iPhone X même si, tous modèles confondus, les ventes d’iPhone sont en légère baisse.

Apple a réussi à engranger 20 milliards de dollars de bénéfices (+11 % environ) entre octobre et décembre et un chiffre d’affaires de 88,3 milliards de dollars (+13 %). Après avoir stagné juste après la publication des résultats, le titre repartait à la hausse vers minuit (heure de Paris) et gagnait 3,43 % à 173,62 dollars.

La marque à la pomme a immédiatement tenu à tuer dans l’œuf les rumeurs selon lesquelles la dernière mouture de son iPhone ne séduit pas le public, et a ainsi affirmé que les ventes d’iPhone X « dépassaient [ses] attentes » sur le premier trimestre de son exercice décalé, sans préciser davantage, l’entreprise refusant de donner des chiffres par modèle.

Les investisseurs cherchaient jeudi à en savoir plus sur ce qu’Apple compte faire de ses bénéfices engrangés à l’étranger – un pactole estimé à environ 250 milliards de dollars. Suite à l’abaissement récent de la fiscalité américaine sur ces sommes, le groupe a promis d’investir massivement dans les prochaines années aux Etats-Unis.

Le chiffre d’affaires des iPhones a augmenté de 13 %

Ombre au tableau cependant, les ventes d’iPhone, moteur du groupe, ont un peu reculé. Apple en a écoulé 77,3 millions sur les trimestres achevé fin décembre, soit 1 % de moins que fin 2016, de quoi inquiéter les investisseurs sur les perspectives d’un groupe dont l’essentiel des revenus provient de ces appareils. D’autant que les experts s’accordent à penser que le marché des smartphones est quasiment arrivé à saturation.

Toutefois, comme les téléphones vendus sont de plus en plus chers, leur chiffre d’affaires a augmenté de 13 % à près de 62 milliards de dollars. Par exemple, l’iPhone X est vendu à partir de 1 000 dollars aux Etats-Unis.

Autre caillou dans la chaussure pour Apple : il a livré des prévisions de chiffre d’affaires jugées décevantes, prévoyant des revenus situés entre 60 et 62 milliards de dollars au deuxième trimestre, bien en deçà des attentes des analystes, qui espèrent 65,7 milliards.

Une enquête préliminaire sur l’obsolescence des iPhones

La publication des résultats intervient aussi au moment où l’entreprise est empêtrée dans une polémique au sujet du ralentissement volontaire de certains anciens modèles d’iPhone aux batteries vieillissantes.

Le groupe avait reconnu en décembre brider intentionnellement les performances de certains iPhone, pour, affirme-t-il, éviter qu’ils ne s’éteignent de façon intempestive. Une fonctionnalité discrètement introduite il y a un an via une mise à jour qui lui vaut aujourd’hui plaintes et menaces de poursuites, soupçonné d’avoir volontairement manqué de transparence pour inciter les consommateurs à acheter de nouveaux modèles de téléphone.

Le groupe avait reconnu mercredi « répondre aux questions » provenant d’agences fédérales américaines sur ce sujet après que plusieurs médias eurent affirmé que le ministère de la justice et le gendarme de la bourse, la SEC, s’intéressaient de près au dossier. En France, Apple fait l’objet d’une enquête préliminaire pour « tromperie » et « obsolescence programmée ».

Pour tenter d’atténuer la polémique, Apple a présenté ses excuses, a baissé le prix de remplacement des batteries et promis pour le printemps une nouvelle mise à jour qui laissera à l’usager le choix de ralentir ou non l’appareil lorsque la batterie donne des signes de faiblesse. « Nous n’avons et ne ferons jamais quoi que ce soit qui puisse volontairement raccourcir la durée de vie d’un produit Apple ou dégrader l’expérience utilisateur pour pousser les consommateurs à acheter un nouveau produit plus récent », avait notamment rappelé Apple mercredi.