Ukraine : l’opposant Mikheïl Saakachvili expulsé vers la Pologne
Ukraine : l’opposant Mikheïl Saakachvili expulsé vers la Pologne
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
L’ex-président géorgien, d’abord allié du président ukrainien Porochenko avant d’en devenir un des plus farouches adversaires, avait été brièvement arrêté en décembre à Kiev.
L’ex-président géorgien (2004-2013) avait été nommé gouverneur de la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, en mai 2015 par Petro Porochenko, qui lui avait accordé dans le même temps la nationalité ukrainienne. / Valentyn Ogirenko / REUTERS
Mikheïl Saakachvili a été arrêté à Kiev puis expulsé vers la Pologne, lundi 12 février. Il avait été interpellé dans un restaurant du centre-ville de la capitale par des hommes en uniforme sans signe distinctif, a déclaré son parti, affirmant qu’il s’agissait de gardes-frontières.
L’ancien président géorgien (2004-2013) avait été nommé gouverneur de la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, en mai 2015 par Petro Porochenko, qui lui avait accordé dans le même temps la nationalité ukrainienne. Il faisait partie des quelques politiciens et techniciens étrangers nommés à des postes importants à la suite de la fuite, sous la pression de la rue, début 2014, du président prorusse Viktor Ianoukovitch.
Mais M. Saakachvili a démissionné dix-huit mois plus tard, accusant le président ukrainien de corruption et d’entrave aux réformes. Il a été déchu à l’été 2017 de sa nationalité ukrainienne.
Il est accusé d’avoir voulu « prendre le pouvoir par la force » au cours de récentes manifestations qui, selon le parquet ukrainien, ont été financées par l’entourage de M. Ianoukovitch. Il est aussi soupçonné de liens avec une organisation criminelle, ce qu’il dément.
La cour d’appel de Kiev avait ordonné, le 26 janvier, son assignation provisoire à « résidence nocturne », à Kiev de 22 heures à 7 heures du matin, lui interdisant de quitter la capitale ukrainienne sans autorisation du parquet ou d’un tribunal. Cette assignation avait expiré mais n’avait pas été renouvelée.
Début janvier, il a été condamné par contumace, à Tbilissi (Géorgie), à trois ans de prison pour abus de pouvoir.