Macron devant les jeunes agriculteurs, le 22 février 2018. / POOL / REUTERS

A deux jours du Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a livré jeudi 22 février un discours devant les jeunes agriculteurs. L’enjeu ? Rassurer une profession de plus en plus précaire et inquiète sur son avenir. En 2015, selon la Mutualité sociale agricole, un agriculteur français sur trois touchait en effet moins de 350 euros par mois.

Tour d’horizon des principales mesures annoncées.

  • « II n’y aura jamais de bœuf aux hormones en France »

Premier sujet sur lequel M. Macron était attendu par les agriculteurs : la signature d’accords internationaux visant à importer en masse des viandes du reste du monde.

Les éleveurs manifestaient d’ailleurs mercredi 21 février contre un futur accord avec les Etats membres du Mercosur, qui permettrait d’ouvrir le marché européen (et donc français) à près de 100 000 tonnes annuelles de viande sud-américaine.

« Il n’y aura aucune réduction de nos standards de qualité, sociaux, environnementaux, ou sanitaires à travers cette négociation, a affirmé le président. Il n’y aura jamais de bœuf aux hormones en France, il n’y en aura jamais, il ne faut pas jouer avec les peurs des gens. » Tout en ajoutant que, « s’il y en a aujourd’hui, c’est parce que les contrôles sont mauvais, c’est parce qu’il y en a qui fraudent ».

  • Des aides pour combler le déficit commercial dans le bio

Emmanuel Macron a affirmé que la France avait 1 milliard d’euros de déficit commercial en matière de bio, qu’il souhaite « compenser ».

« Le plan Ambition bio doit nous permettre d’atteindre l’objectif de 15 % des surfaces (agricoles) en bio d’ici 2022 [contre 6,5 % en 2017], avec une priorité donnée à la conversion dès 2018 pour accompagner la tendance et un renforcement du “Fonds avenir” bio », a-t-il déclaré.

Il a indiqué que le plan d’investissements de 5 milliards d’euros concernant l’agriculture et le secteur alimentaire « accompagnera aussi des objectifs en matière de bio ».

Il a, par ailleurs, ajouté que ces annonces nécessitent « que nous ayons de notre côté clarifié les retards de paiement » des aides européennes aux agriculteurs.

  • Des prêts pour les jeunes agriculteurs

M. Macron a également annoncé un nouveau dispositif de prêts garantis pour les jeunes agriculteurs à hauteur de 1 milliard d’euros, notamment pour « permettre aux jeunes agriculteurs de démarrer dans le métier dans les meilleures conditions ».

Le président a également annoncé la création d’un « fonds de prêts à la méthanisation à hauteur de 100 millions d’euros, avec BPI France », qui permettrait d’assurer, selon lui, un « revenu complémentaire » aux agriculteurs. Ce procédé, dans lequel des micro-organismes dégradent des déchets agricoles ou des déjections animales pour produire du biogaz, a en effet été désigné comme une piste très sérieuse pour développer les énergies renouvelables par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie en janvier dernier.

Pourquoi les agriculteurs n'arrivent-ils plus à vivre de leur travail ?
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