Facebook annonce une clarification de ses règles sur les données personnelles
Facebook annonce une clarification de ses règles sur les données personnelles
En pleine crise, le réseau social dit avoir rendu ses conditions d’utilisation plus claires, mais inchangées, notamment sur la question des données personnelles.
Facebook est en pleine tourmente depuis le scandale Cambridge Analytica. / Dado Ruvic / REUTERS
Qui lit – et comprend – vraiment les conditions d’utilisation des réseaux sociaux avant de les accepter ? Très longs, souvent complexes et rédigés dans un langage pointu, ces textes sont rarement consultés par les internautes. Mercredi 4 avril, Facebook a annoncé la mise en ligne de conditions d’utilisation « plus claires », afin que « les gens puissent prendre des décisions informées sur leur vie privée », explique l’entreprise sur son blog.
Facebook le promet : il s’agit simplement de rendre ces règles plus explicites, « pas de demander de nouveaux droits de collecter, utiliser ou partager vos données ». Car les modifications concernent notamment la façon dont sont exploitées les données des utilisateurs de Facebook. Le nouveau texte veut notamment expliquer « toutes les circonstances dans lesquelles nous partageons des données », souligne l’entreprise, qui insiste : « Nous ne vendrons jamais vos données à qui que ce soit. »
Dans cette nouvelle version des conditions d’utilisation, « nous expliquons pourquoi nous utilisons des données et pourquoi cela est nécessaire pour personnaliser les publications et les publicités que vous voyez, tout comme les groupes, les amis et les pages que nous vous suggérons ».
Facebook en pleine crise
Facebook dit aussi avoir cherché à expliciter davantage ses règles sur la publicité ciblée, les services récents comme le marketplace ou les vidéos en direct, la modération ou encore données collectées sur les téléphones des utilisateurs – le réseau social a récemment été critiqué pour stocker les SMS et l’historique d’appel des possesseurs de téléphones et tablettes Android.
Enfin, Facebook rappelle qu’elle possède désormais des services comme WhatsApp et Instagram, et tente d’expliquer « comment nous partageons des services, de l’infrastructure et des données » entre ces différentes entités. Une question sensible, alors que WhatsApp a subi les foudres des gendarmes européens des données personnelles pour avoir partagé des données avec Facebook.
Si Facebook annonce cette clarification, ce n’est pas seulement parce que l’entreprise juge « important de montrer noir sur blanc comment fonctionnent » ses services. Facebook est au cœur d’une des pires crises de son histoire depuis la fin du mois de mars. Le Guardian et le New York Times ont révélé que Facebook avait laissé les données de dizaines de millions d’utilisateurs se faire siphonner par Cambridge Analytica, une entreprise d’influence politique ayant joué un rôle dans l’élection de Donald Trump.
Un scandale qui a fait resurgir les interrogations et les craintes sur la façon dont le plus grand réseau social au monde exploite les données personnelles des internautes. Chez Facebook, on tient toutefois à préciser que ce travail sur la refonte des conditions d’utilisation était engagé depuis longtemps, et fondé notamment sur les remarques des internautes.
De nouvelles règles imposées par l’Europe
Cette annonce intervient aussi alors que doit entrer en vigueur, le 25 mai prochain, le RGPD, nouveau règlement européen sur les données personnelles, qui impose des règles rigoureuses aux entreprises, notamment plus de transparence. Plusieurs annonces récentes du réseau social en termes de protection des données personnelles et de transparence répondent à ces nouvelles exigences.
Mercredi, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a déclaré à l’agence de presse Reuters être en accord avec « l’esprit » de cette nouvelle réglementation européenne. En ajoutant qu’une grande partie des exigences du RGPD sont « des choses que nous avions déjà depuis des années » sur Facebook, dans le monde entier.
Si le réseau social adapte ses règles pour entrer en conformité avec le RGPD, cela signifie-t-il que la réglementation européenne va s’appliquer aux utilisateurs du monde entier, et pas seulement aux citoyens européens ? Mark Zuckerberg s’est montré jusqu’ici relativement évasif sur la question, expliquant être en train de « fixer les détails à ce sujet ».
Chez Facebook, on assure que les données sont, et resteront, collectées de la même manière pour tous ses utilisateurs quelle que soit leur nationalité, et que le RGPD impliquera en Europe quelques fonctionnalités en plus et des façons de présenter certaines informations sur la vie privée différemment. Ce règlement impose par exemple aux plates-formes la portabilité des données – qui doit permettre aux utilisateurs de récupérer leurs données afin qu’ils puissent les transférer s’ils le souhaitent à un autre service, et implique donc que les plates-formes développent cette fonctionnalité.