L’avis du « Monde » - Pourquoi pas

A une époque indéterminée, dans un lieu qui l’est tout autant, débarque un beau jour un garçon plutôt rustaud du nom de Cornelius (Bonaventure Gacon) qui entend y fabriquer du bon pain. Aimablement accueilli par la population – à commencer par le maire Cardamome (Gustave Kervern) et sa jolie fille Carmen (Anaïs Demoustier) – sa situation ne tarde pas à se dégrader, car pour une raison qui reste mystérieuse, l’individu hurle toutes les nuits que dieu fait à la lune. Un ras-le-bol se faisant sentir du côté des dormeurs, le maire prend la tête d’une campagne d’ostracisation d’abord, puis d’expulsion manu militari du meunier noctambule. Mue par l’amour, seule Carmen lui reste fidèle.

Une stylisation certaine mais un rien brouillonne

Voici pour l’argument, inspiré d’un roman du Finlandais Arto Paasilinna, dont la candide bonhomie affaiblit notablement les possibles résonances contemporaines. Quant à la mise en scène, elle procède d’une stylisation certaine mais un rien brouillonne, regardant tout à la fois du côté de la comédie musicale, du western, du film fantastique, du cirque, du burlesque, et, évidemment de la fable.

Tout à son invention fantasque et poétique (on est ici sur un territoire où les ombres de Luc Moullet, d’Alain Guiraudie et de F’murrr jouent à cache cache), le réalisateur a convoqué des décors et des figures hauts en couleurs, mais il peine à faire exister des personnages. En se souvenant de la gracieuse folie des débuts de Yann Le Quellec dans le moyen métrage – Je sens le beat qui monte en moi et La Quepa sur la vilni – on retiendra la prise de risque de ce premier long métrage, en pariant sur un usage plus concerté de celle-ci dans le prochain film.

CORNELIUS, LE MEUNIER HURLANT de Yann Le Quellec - Bande annonce
Durée : 01:55

Film français de Yann Le Quellec. Avec Bonaventure Gacon, Anaïs Demoustier, Gustave Kervern. (1h47) Sur le web : www.facebook.com/Corneliuslefilm, www.advitamdistribution.com/films/cornelius-le-meunier-hurlant/