A tours, l’agriculture urbaine investit les logements sociaux
A tours, l’agriculture urbaine investit les logements sociaux
Par Laetitia Van Eeckhout
Lauréat du Prix habitat, le projet de HLM « Les Jardins perchés », à Tours, intègre des serres maraîchères.
Des courgettes sur les toits des HLM, c’est la promesse des « Jardins perchés » à Tours. / (c) Alain Kubacsi / Biosphoto / (c) Alain Kubacsi / Biosphoto
En septembre 2019, un ensemble de 74 logements sociaux « basse consommation d’énergie » associé à une ferme maraîchère devrait voir le jour à Tours (Indre-et-Loire). La résidence, baptisée « Les Jardins perchés » et dont la première pierre a été posée en décembre 2017, sera constituée de trois bâtiments reliés par des passerelles aériennes. Avec, à leur pied, un jardin et, sur les toits, des serres exploitées par un maraîcher professionnel.
« Notre ambition est d’intégrer une exploitation agricole en milieu urbain, tout en permettant aux habitants de s’approprier le végétal », souligne Grégoire Simon, directeur général de l’office HLM Tours Habitat, premier bailleur social de l’agglomération tourangelle. Les habitants volontaires seront associés à l’activité agricole : un espace cultivable au sol leur sera destiné et des activités leur seront proposées par le maraîcher.
Pour mener à bien son projet, Tours Habitat s’est entouré d’une équipe d’experts de Tours Métropole, de la chambre d’agriculture départementale, du lycée agricole local Fondettes, de Fermes d’avenir, une association qui propose une alternative écologique et locale à l’agriculture intensive, et de l’Institut national de la recherche agronomique. Car l’objectif est de permettre une activité maraîchère autonome et économiquement viable pour l’exploitant.
Ce faisant, Tours Habitat s’est attaché à ne pas grever le coût de production des logements, malgré le surcoût associé (installation des serres, substrat, forages pour l’eau d’arrosage, locaux techniques…). « Nous restons dans la moyenne de nos coûts habituels [autour de 2 000 euros hors taxe le m²],relève Grégoire Simon. Au fonctionnement, les locataires bénéficieront d’une double économie. Les serres isoleront la toiture et amélioreront la performance énergétique des bâtiments. Et ils verront les charges d’entretien des parties communes diminuer, puisque les espaces verts seront entretenus par l’exploitant. »
Les Jardins perchés se veulent un projet reproductible, destiné à être déployé dans d’autres villes. « Reproductible et aussi réversible, insiste Grégoire Simon. L’échec éventuel du maraîchage a été considéré : il ne doit pas empêcher le fonctionnement de la résidence. Les installations agricoles sont conçues pour être démontables ou convertibles en ateliers d’artistes, ou en restauration en terrasse, par exemple. »