Les villes compteront 2,5 milliards d’habitants en plus en 2050
Les villes compteront 2,5 milliards d’habitants en plus en 2050
Par Grégoire Allix
New Delhi deviendra dans dix ans la ville la plus peuplée devant Tokyo, tandis que 43 mégapoles dépasseront les 10 millions d’habitants en 2030, selon les Nations unies.
Un bidonville de New Delhi, en août 2012. / RAVEENDRAN / AFP
Dans dix ans, New Delhi ravira à Tokyo le titre de ville la plus peuplée du monde, que la métropole nippone conserve depuis le milieu des années 1950. La cité indienne comptera alors quelque 39 millions d’habitants – 10 millions de plus qu’aujourd’hui ! –, tandis que la capitale du Japon plafonnera à 37 millions. Ce changement de hiérarchie n’est qu’un des nombreux bouleversements promis par l’urbanisation rapide d’une partie de la planète, selon une étude des Nations unies rendue publique mercredi 16 mai.
Le nombre de citadins est déjà passé de 751 millions en 1950 à 4,2 milliards en 2018. Le mouvement est loin d’être terminé. Alors que le pourcentage de population urbaine est aujourd’hui de 55 %, il atteindra 68 % en 2050, selon cette actualisation des projections démographiques de l’ONU. Au mitan du siècle, les villes compteront 2,5 milliards d’habitants de plus qu’aujourd’hui. Un accroissement qui prendra place à près de 90 % en Afrique et en Asie. Plus précisément, trois pays seulement concentrent plus du tiers de cette explosion urbaine : l’Inde, la Chine et le Nigeria. La première devra être capable d’absorber 416 millions de citadins supplémentaires, la deuxième 255 millions, le géant africain 189 millions.
Multiplication des bidonvilles
Si l’Europe, les deux Amériques et l’Océanie sont déjà très majoritairement urbanisées, le taux de population vivant en ville n’est encore que de 50 % en Asie et de 43 % en Afrique. Sur ces deux continents, l’accroissement de la population et l’exode rural se conjuguent pour faire grossir les villes à un rythme que les autorités peinent à suivre. A la clé, une multiplication galopante des bidonvilles, avec de graves risques sanitaires, sociaux et environnementaux. La difficulté est d’autant plus vive que l’essentiel de cette urbanisation se fait dans des villes moyennes, peu armées pour l’anticiper. Ainsi, près de la moitié de la population urbaine sur la planète vit dans des villes de moins de 500 000 habitants.
De façon plus spectaculaire, 33 mégapoles dépassent d’ores et déjà les 10 millions d’habitants, et il devrait y en avoir 43 d’ici à 2030, dont 15 dépasseront les 20 millions d’habitants. A cette échéance, Dacca (Bangladesh) atteindra 31 millions d’habitants, Le Caire (Egypte) en comptera 29 millions, Bombay (Inde) et Kinshasa (République démocratique du Congo) auront 27 millions de résidents chacune, Lagos (Nigeria) 24 millions, Karachi (Pakistan) 23 millions… La métropole de Paris, encore à la 26e place du classement des 30 plus grandes villes du monde en 2015 avec ses 11 millions d’habitants, en aura disparu en 2025.
Parallèlement, la population des campagnes, qui a connu une croissance modérée depuis 1950 jusqu’à atteindre 3,4 milliards de ruraux, devra atteindre un pic d’ici quelques années, avant de décliner à 3,1 milliards d’habitants en 2050.