Eric Woerth s’accroche à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée
Eric Woerth s’accroche à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée
Le Monde.fr avec AFP
Mis en examen, mardi, dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, M. Woerth va réunir, mercredi, les députés LR pour leur demander leur soutien.
L’ancien ministre du budget Eric Woerth, le 9 avril 2015. / KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Mis en cause par la justice, Eric Woerth s’active en coulisses pour ne pas perdre le dernier titre de noblesse qu’il possède en politique : la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Selon les informations du Monde, l’ancien ministre du budget, qui est aujourd’hui député Les Républicains (LR) de l’Oise, a convoqué les députés LR de la commission des finances de l’Assemblée, mercredi 30 mai à 9 heures, pour une réunion dans son bureau du Palais Bourbon, à la suite de sa mise en examen dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
M. Woerth entend demander à ses collègues de LR de le soutenir dans cette épreuve délicate, afin de se prémunir contre toute demande de démission de la tête de la commission des finances. « Il va nous demander la confiance pour se protéger, au cas où La République en marche demanderait sa tête », explique une source interne au groupe LR de l’Assemblée. D’autres y voient une manière de dissuader d’éventuels rivaux au sein du groupe LR, qui pourraient être tentés de le pousser vers la sortie pour le remplacer.
Les députés LR soutiennent Woerth
Pour l’instant, les députés macronistes n’exigent pas le départ de l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy de son poste prestigieux. « A cette heure, ce n’est pas à l’ordre du jour, déclare Olivia Grégoire, porte-parole des députés LRM et membre de la commission des finances. Nous n’avons pas à commenter une affaire judiciaire en cours. Eric Woerth est, qui plus est, un très bon président de la commission des finances. » Même tonalité du côté d’Aurore Bergé, autre porte-parole de LRM : « Quelle que soit la personne, être mis en examen n’est pas une présomption de culpabilité. »
Côté LR, les troupes font bloc autour de leur collègue, parlementaire respecté, qui avait déjà été inquiété et relaxé dans l’affaire Bettencourt. Face à la « nouvelle épreuve » imposée à Eric Woerth, « les députés Les Républicains, connaissant la probité [de ce dernier] ainsi que son sens de l’intérêt général, lui renouvellent unanimement leur confiance et leur soutien et lui témoignent toute leur affection », a écrit le groupe LR à l’Assemblée dans un communiqué, publié mardi après-midi.
Pour le député de l’Yonne, Guillaume Larrivé, hors de question que l’ex-ministre sarkozyste démissionne de la présidence de la commission des finances : « la légitimité d’Eric Woerth comme député et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale est totale. Le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs doit être respecté : cette mise en examen n’a, évidemment, aucune incidence sur l’exercice d’une fonction parlementaire. »