Maxime Beaugrand — Le Monde

  • Calendrier

18 juin : Suède-Corée du Sud (14 heures à Novgorod)

23 juin : Corée du Sud-Mexique (17 heures à Rostov-sur-le-Don)

27 juin : Corée du Sud-Allemagne (16 heures à Kazan)

Heure française

  • Historique en Coupe du monde

Dixième participation (dont neuf à la suite), meilleur résultat : demi-finale en 2002.

  • Leur petit nom

Les Guerriers Taeguk ou le Tigre d’Asie

  • L’équipe qui devrait jouer

Kim Seung-gyu – Go Yo-han, Jung Seung-hyun, Kim Young-gwon, Hong Chul – Lee Chung-yong, Ju Se-jong, Jung Woo-young, Lee Seung-woo – Hwang Hee-chan, Son Heung-min

  • Le sélectionneur

Ancien milieu international, Shin Tae-yong a remplacé l’Allemand Uli Stielike en juillet 2017, viré en raison d’une campagne de qualification catastrophique. Cadre de la fédération sud-coréenne de football, l’entraîneur a présidé aux destinées des équipes nationales aux Jeux olympiques de 2016 et à la Coupe du monde des moins de 20 ans (2017), des aventures entamées de belle manière et achevées sur des déceptions. Il est aussi célèbre dans son pays pour avoir mené le Seongnam Ilhwa Chunma à la victoire en Ligue des champions d’Asie, en 2010.

BILAN DE COMPÉTENCES

Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? « Régulière à ce niveau, je n’ai pas raté un rendez-vous mondial depuis 1986. De ce fait, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas là en Russie. En plus, c’est à côté de la maison. »

De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? « Je fais partie des meubles dans cette compétition, à tel point qu’on ne me voit même plus. J’ai envoyé certains de mes meilleurs joueurs en Europe, où ils se sont imposés. Et la dernière fois qu’une Coupe du monde a eu lieu en Asie, vous vous souvenez de mon parcours ? Je vois venir votre question : la Russie est en Asie, pour 75 % de son territoire. Source Wikipedia. »

Si vous deviez nous donner trois qualités ? « Trois mots : Son Heung-min. Je mise vraiment beaucoup sur une Coupe du monde en apesanteur de mon attaquant star. »

Et trois défauts ? « Je n’ai franchement pas été épargnée par les blessures. Récemment, l’attaquant Lee Keun-ho a rejoint le défenseur central Kim Min-ja, le milieu offensif Yeom Ki-hun et l’ailier Kwon Chang-hoon sur la liste des forfaits. Ma défense n’a plus (du tout) son lustre d’antan et mon sélectionneur est remis en question. »

SON HEUNG-MIN EN CINQ DATES

2333 av. J.-C. : Etablissement du premier royaume de Joseon, qui donne naissance à la civilisation coréenne. Si peu de traces demeurent de cette période, des archéologues ont retrouvé une légende annonçant la naissance d’un buteur, 3 425 ans plus tard.

1990 : Son Woong-jung, ancien grand espoir du football coréen, met un terme à sa carrière pourrie par les blessures. Il met en cause le système de formation national, trop fondé sur l’entraînement physique. Et prend son fils comme cobaye, sans le lâcher d’une semelle : Son Heung-min.

2008 : Tout juste âgé de 16 ans, mais déjà à l’étroit chez les jeunes du FC Séoul, Son Heung-min répond favorablement à l’offre de Hambourg, qui l’a repéré. Avec deux compatriotes, il s’exile dans la cité hanséatique, où il peine au départ à s’intégrer, notamment dans les transports en commun. Devenu pro deux ans plus tard, Son signe des débuts fracassants, devenant le plus jeune buteur de l’histoire du club (18 ans, 3 mois, 22 jours).

2010 : Le 30 décembre, à 18 ans, Son étrenne sa première sélection avec la Corée du Sud

2018 : Devenu un pillier indispensable de Tottenham, Son joue son avenir cet été. N’ayant toujours pas fait son service militaire (obligatoire avant ses 28 ans au pays du Matin calme, et durant vingt et un mois), l’attaquant doit remporter une médaille avec son pays pour être dispensé d’une réquisition risquant de handicaper la suite de sa carrière. Si le Mondial ne lui sourit pas, il pourrait disputer les Jeux asiatiques, au mois d’août. Avec des chances de médaille bien meilleures.

FIGUREZ-VOUS ARSÈNE

… que la première aventure de la toute jeune Corée du Sud au Mondial ne s’est pas déroulée comme un conte de fées. Tout juste née de la fin de la guerre de Corée, en 1953, la nation est du voyage vers les montagnes suisses de la Coupe du monde 1954. Et le baptême du feu est douloureux, les Guerriers Taeguk étant successivement étrillés 9-0 par la Hongrie de Puskas puis 7-0 par la Turquie.

LE JOUR OÙ…

Ahn creuse la tombe du but en or. On joue la 117e minute, entre l’Italie et la Corée du Sud, et un parfum de tirs au but flotte sur ce huitième de finale de la Coupe du monde 2002 (disputée en Corée et au Japon). C’est le moment que choisit Ahn Jung-hwan pour sauter plus haut que Paolo Maldini et reprendre de la tête un centre. A domicile, les Guerriers Taeguk éliminent la Squadra Azzurra grâce à ce but en or, lors d’une rencontre qui n’en finira plus de faire couler de l’encre.

Et pour cause : à plusieurs reprises, les décisions de l’arbitre, Byron Moreno, auront permis au pays organisateur de se maintenir dans la partie. Licencié par son club de Pérouse pour avoir « ruiné le football italien », Ahn ne reviendra jamais dans la Botte. Le but en or, lui, disparaîtra en 2004, juste avant l’Euro, effacé des tablettes par la FIFA dix ans après son instauration.

WC 2002 Korea Republic - Italy (18-6-02) Part 14
Durée : 09:18

BIG DATA

9. Le nombre de participations d’affilée du pays à la Coupe du monde. De très loin un record pour une nation asiatique (le Japon n’en est qu’à six, et la Chine à une seule).

LE WIKI de qui ?

Qui suis-je ?

Je n’ai quasiment pas joué de la saison avec mon club, le sélectionneur me fait confiance.

PLATEAU TÉLÉ

On vous aurait bien conseillé le bibimbap, un mélange de riz, viande, et légumes diversement assaisonnés, mais ce plat risque de vous jouer des tours si vous regardez un match en même temps. Optez plutôt pour des mandu, les raviolis locaux (ou « têtes de barbare » selon leur étymologie). Pour vous rafraîchir, une canette de Cass (la bière locale), ou si vous êtes d’attaque, quelques verres de soju.