Mort de Francis Smerecki, l’entraîneur qui s’était opposé aux quotas dans le foot français
Mort de Francis Smerecki, l’entraîneur qui s’était opposé aux quotas dans le foot français
Le Monde.fr avec AFP
Francis Smerecki a longtemps entraîné les équipes de football internationales des moins de 17 et moins de 19 ans.
Francis Smerecki en 2011. / GUILLERMO LEGARIA / AFP
Francis Smerecki, qui a longtemps entraîné les équipes de football internationales des moins de 17 et moins de 19 ans, est mort, jeudi 7 juin, des suites d’une maladie, a annoncé la Fédération française de football (FFF).
Au-delà de son travail avec les équipes de jeunes de la France et de son parcours professionnel, le nom de Francis Smerecki restera, pour le grand public, associé à « l’affaire des quotas » révélée en 2011 dans la presse. L’idée d’imposer des quotas de joueurs possédant la double nationalité dans les centres de formation est ainsi défendue, en 2010, par le sélectionneur Laurent Blanc, le directeur technique national François Blaquart et le sélectionneur de l’équipe Espoirs Erick Mombaerts.
Francis Smerecki s’était frontalement opposé à cette possibilité. Tout en assumant ses propos, il avait refusé de participer à la polémique qui s’en était ensuivie ni de prendre parti, disant seulement, en août 2011 :
« On a le droit de défendre une philosophie de jeu, on a le droit de voter à gauche, à droite, d’avancer des idées, mais aussi de donner un avis contraire sur certaines idées, sur des points qui nous tiennent à cœur ».
Francis Smerecki était entré à la FFF en 2004 pour s’y occuper de sélection de jeunes. A son palmarès, une victoire à l’Euro 2010 avec les moins de 19 ans (la génération Antoine Griezmann et Alexandre Lacazette), une finale de l’Euro avec les moins de 17 ans en 2008 et avec les moins de 19 ans en 2013 et une demi-finale au Mondial 2011 avec les moins des 20 ans.
Auparavant, il avait entraîné Valenciennes, Le Havre, Nancy, Laval et surtout l’En avant Guingamp (de 1993 à 1999), avec qui il avait joué la Coupe de l’UEFA. Noël Le Graët, l’actuel président de la FFF, l’a également bien connu quand il a été président du club de Guingamp (1972-1991 et 2002-2011). « La disparition de Francis plonge la Fédération dans une grande tristesse », a-t-il dit.
« J’ai pu personnellement apprécier pendant six années ses qualités humaines lorsqu’il a dirigé l’En avant de Guingamp en tant qu’entraîneur. C’était un ami. La Fédération et le football français perdent une personnalité et un formateur de grande compétence. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa femme et à ses proches ».