TV – « Food 3.0 » : algues, insectes… au menu du futur
TV – « Food 3.0 » : algues, insectes… au menu du futur
Par Camille Langlade
A voir aussi ce soir. Cette série documentaire répertorie les alternatives pour nourrir la planète à rebours du modèle industriel (sur Planète+ à 20 h 55).
**Food 3.0** - Bande annonce Planète +
Durée : 00:37
En 2050, la Terre comptera plus de 9 milliards d’habitants et autant de bouches à nourrir. Reste à savoir comment. La série documentaire Food 3.0 se demande à quoi ressemblera l’assiette du futur. Après être parti à la rencontre des scientifiques de la Silicon Valley et de leur viande in vitro, ce deuxième épisode s’interroge sur une autre façon de produire – et de manger – à rebours du modèle industriel.
Le réalisateur Jean-Baptiste Erreca présente une série d’alternatives apportées par des acteurs qui entendent lutter contre l’agriculture intensive, en commençant par l’agroécologie. Vandana Shiva, écologiste et féministe indienne, a créé, il y a plus de vingt ans, une ferme biologique au nord de Delhi, en Inde, où les paysans apprennent la polyculture.
Autres solutions : les jardins urbains et les micro-fermes qui fleurissent dans les grandes métropoles mondiales. Si ces types de culture bio présentent des atouts indéniables, les intervenants du film n’oublient pas d’en souligner les limites : un coût de production important, des produits plus chers pour le consommateur.
Un optimisme mesuré
Le téléspectateur peut avoir une légère impression de déjà-vu, le bio restant un sujet rebattu à la télévision. Là où le documentaire se démarque, c’est en évoquant les insectes et les algues, substituts possibles aux protéines animales. Reste à dépasser les réticences de chacun. Le film rappelle qu’en France, la consommation d’insectes est tolérée mais pas entièrement autorisée. Zack Denfeld, artiste et cofondateur du Centre de gastronomie génomique, craint cependant que ces filières, encore peu exploitées, ne deviennent une autre facette de l’agriculture intensive mondialisée si elles venaient à être produites à grande échelle.
L’intérêt de Food 3.0 réside dans son pragmatisme et son optimisme mesuré. Chacune des initiatives citées, pour être pleinement efficiente, nécessiterait l’appui des pouvoirs publics et un changement radical de mode de vie. Une agriculture postindustrielle qui (re)mettrait l’humain au centre du processus.
Le prochain épisode, « Franken Food », s’intéressera aux manipulations génétiques effectuées sur les animaux.
Food 3.0, « Bio Food », de Jean-Baptiste Erreca (Fr.-Can, 2016, 129 minutes).