Twitter veut rendre la création de « bots » malveillants plus complexe
Twitter veut rendre la création de « bots » malveillants plus complexe
Par Perrine Signoret
Le réseau social, accusé d’avoir longtemps laissé se propager de faux comptes automatisés, exigera des nouveaux inscrits une adresse e-mail ou un numéro de téléphone valide.
Twitter va exiger des nouveaux inscrits qu’ils fournissent une adresse e-mail ou un numéro de téléphone valide. / AP / Richard Drew
Twitter poursuit sa lutte contre les « bots » malveillants. Mardi 26 juin, le réseau social a annoncé dans un communiqué de nouvelles mesures, visant à rendre la création de ces comptes automatisés plus difficile, et à rendre ceux déjà actifs moins visibles.
Un numéro de téléphone ou une adresse e-mail
Sans préciser la date de mise en œuvre de ces outils, Twitter explique qu’elle exigera bientôt de nouvelles garanties lors de la création d’un compte. Les nouveaux inscrits devront, en effet, fournir une adresse e-mail ou un numéro de téléphone valide, et les confirmer (grâce à un code ou un lien envoyé par Twitter, par exemple). Selon la plate-forme, qui a testé en amont le procédé, cela permettrait d’empêcher la création de plus de 50 000 comptes par jour.
Si un compte déjà créé est suspecté par Twitter d’être un « bot » malveillant après sa création, la plate-forme pourra également demander à son propriétaire un numéro de téléphone ou une adresse e-mail. Tant qu’il n’aura pas fourni ces éléments, le compte sera en quelque sorte invisibilisé. S’il est abonné à un autre utilisateur, il ne sera pas pris en compte dans le nombre d’abonnés de ce dernier. S’il a retweeté l’un de ses messages, même chose : le retweet ne sera pas comptabilisé. Pour Twitter, cela permettrait d’empêcher que des « bots » se suivent entre eux, faisant ainsi gonfler de manière artificielle leur nombre d’abonnés pour « booster leur crédibilité ».
« Bots » russes
La présence de « bots » malveillants est un problème récurrent pour Twitter. En janvier, celle-ci avait notamment reconnu que des comptes automatisés russes avaient été créés avec l’objectif, en 2016, d’influencer la campagne présidentielle américaine. Un mois plus tard, de faux comptes postaient de manière automatisée des messages sur Twitter, à propos de la tuerie dans un lycée de Parkland en Floride. Ils partageaient notamment un article qualifiant de « plutôt faux » le nombre généralement admis d’attaques survenues dans des écoles, alimentant les théories conspirationnistes.
Twitter a, depuis, annoncé quelques mesures visant en partie les « bots », comme le fait de rendre les commentaires ou posts jugés peu intéressants moins visibles. L’intérêt était évalué en fonction de différents critères : de nombreux signalements, des abonnements en série à des comptes par l’utilisateur, ou encore l’absence de vérification du compte grâce à un e-mail.
Le réseau social dit avoir fait des progrès en matière d’identification des « bots » : « en mai 2018, nos systèmes ont identifié (…) plus de 9,9 millions de comptes potentiellement spammeurs ou automatisés par semaine. C’est plus que les 6,4 millions de décembre 2017, et les 3,2 millions en septembre », assure Twitter, qui promet d’autres mesures.