Uber s’allie à la régie des transports de Nice pour offrir du transport complémentaire
Uber s’allie à la régie des transports de Nice pour offrir du transport complémentaire
Par Philippe Jacqué
La plate-forme américaine va compléter l’offre de bus reliant le tramway, le soir après 20 heures, par des trajets à la demande au prix fixe de 6 euros, subventionnés.
Une plateforme VTC, mais pas que. Uber a décidé d’élargir son offre de mobilité. Au-delà d’Uber Pool et autre Uber Eats, la plateforme américaine veut se faire une plus grande place dans la mobilité urbaine. Mercredi 4 juillet, la société américaine et la régie Ligne Azur, qui gère les transports de la métropole niçoise, dévoilent une offre de transport à la demande complémentaire du tramway, pour les soirées.
« Nice dispose d’une ligne de tramway qui fonctionne jusqu’à 2 h 30 du matin, mais les 17 lignes de bus, qui sont en correspondance avec elle, s’arrêtent de rouler à 20 heures. Dans le cadre d’un projet pilote d’un an, nous allons proposer aux 50 000 abonnés des transports niçois qui se rendent en tramway dans une des zones desservies le jour par ces lignes de bus, une offre de transport individuel, via Uber, au prix fixe de 6 euros », explique Philippe Pradal, le premier adjoint de la ville de Nice.
« C’est une première en Europe dans une telle métropole, relève Alexandre Droulers, chargé des offres de mobilités pour la plateforme américaine sur le Vieux Continent. Nous avons développé une technologie qui nous permet d’offrir à tous les abonnés, qui quittent six stations spécifiques du tramway pour se rendre dans une des zones choisies avec la métropole niçoise, ou qui se rendent de ces zones vers ces stations, de bénéficier de cette offre abordable. »
Une première à cette échelle
Pour ce projet pilote, la régie et la plateforme de VTC régleront au chauffeur la différence entre le prix acquitté par l’abonné et le prix réel de la course. « Nous avons budgété une enveloppe de 30 000 euros pour ce service, reprend M. Pradal. Si elle s’épuise rapidement, nous saurons que cela fonctionne. Nous avons l’intuition que cela peut fonctionner, notamment en fin de semaine, mais nous manquons aujourd’hui de données précises. Demain, grâce aux données recueillies, nous pourrons, si nécessaire, lancer un appel d’offres ouvert à d’autres opérateurs de VTC ou de taxis. »
Remplacer une ligne de bus par du transport individuel existe déjà en France, mais pas à une telle échelle. A Toulon et sa région, un taxi bus collectif est ainsi proposé à la demande entre 21h20 à 00h05 pour prendre le relais des bus. D’autres opérateurs comme Transdev ou Keolis expérimentent de telles offres sur certains de leurs réseaux, souvent périurbains, en France afin de s’adapter à la demande, et de réduire leurs coûts.
Pour Uber, « cette offre multimodale doit permettre d’améliorer l’attractivité des transports publics en cœur des villes, où il est le plus pertinent », reprend M. Droulers avant de préciser que « des discussions sont actuellement en cours avec d’autres villes ».