Les droits d’inscription à l’université devraient légèrement baisser à la rentrée 2018
Les droits d’inscription à l’université devraient légèrement baisser à la rentrée 2018
Par Camille Stromboni
Les présidents d’université regrettent cette décision, dans un contexte où les moyens font « cruellement défaut ».
A l’université Paris-I Panthéon Sorbonne. / CAMILLE STROMBONI/CC BY-ND 2.0
L’arrêté n’est pas encore paru au journal officiel, mais son contenu fait déjà réagir : les droits d’inscription universitaires vont baisser à la prochaine rentrée, d’après un courrier envoyé par le ministère de l’enseignement supérieur aux établissements, jeudi 5 juillet 2018, que Le Monde s’est procuré. Ces droits de scolarité, dont les étudiants s’acquittent pour leur année universitaire – hormis les boursiers – s’élèveront à 170 euros à la prochaine rentrée en licence, contre 184 euros en 2017. En master, il s’agira de 243 euros, contre 256 euros l’an dernier.
Cette évolution intervient dans un contexte de chamboulement des différents frais des étudiants : les nouveaux arrivants à l’université en septembre 2018 ne verseront plus de cotisation de sécurité sociale (217 euros), mais s’acquitteront d’une « contribution à la vie étudiante », qui s’élève à 90 euros – hormis les boursiers.
Le ministère explique cette baisse, dans son courrier aux universités, par le fait que « les établissements bénéficieront du reversement d’une partie de la contribution » et que celle-ci « intègre la part du fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE), dont le montant minimum était fixé à 16 euros », et était jusqu’à présent récolté par le biais des droits d’inscription.
« Absurde »
Cette décision, qui devrait être bien reçue chez les étudiants, provoque la déception des présidents d’université. Dans un communiqué, la conférence des présidents d’université fait part de son étonnement et regrette cette baisse « dans un contexte où les moyens font cruellement défaut pour l’enseignement supérieur et la recherche ».
« Le ministère assure que cette diminution sera compensée par le nouveau fonctionnement avec la contribution vie étudiante, mais nous ne sommes absolument pas certain que cela sera à la hauteur, réagit Gilles Roussel, président de la CPU. C’est, quoi qu’il en soit, absurde de nous retirer cet argent quand on voit la situation des universités. » Au total, ce sont 670 millions d’euros de plus sur le prochain budget des établissements que la CPU juge nécessaires pour faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants et mettre en œuvre la loi orientation et réussite des étudiants (ORE).