Des partisans de Jean-Pierre Bemba devant les locaux de son parti, le MLC, à Gemena, dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo, le 30 juillet 2018. / JUNIOR D. KANNAH / AFP

Jean-Pierre Bemba va atterrir, mercredi 1er août, selon ses partisans, à l’aéroport de Kinshasa pour son retour en République démocratique du Congo (RDC) après plus de onze ans d’absence. Il veut déposer dès jeudi 2 août sa candidature à l’élection présidentielle.

« En route vers la terre de mes ancêtres, ma patrie », a tweeté dans la nuit de mardi à mercredi l’ex-chef de guerre et ancien vice-président, 55 ans. Un message accompagné d’une photo le montrant en train de montrer à bord d’un jet privé, en Belgique.

Sur place, ses partisans n’ont pas trouvé de compromis, mardi soir, sur les modalités de son retour avec les forces de sécurité du président Joseph Kabila, son ancien rival. Les autorités congolaises souhaitent que M. Bemba traverse la capitale à 40 km/h, une vitesse bien trop rapide, selon ses proches, pour saluer la foule qu’ils espèrent nombreuse sur les 25 km séparant l’aéroport du centre-ville. Les forces de sécurité ne souhaitent pas non plus que l’ex-vice-président se rende dans une résidence familiale située tout près de celle du chef de l’Etat.

Sur la tombe de son père

Un important dispositif policier était en place ce mercredi matin – jour férié – sur les grandes artères de la ville et près du siège du parti de Jean-Pierre Bemba, le Mouvement de libération du Congo (MLC), a constaté une journaliste de l’AFP en chemin vers l’aéroport.

M. Bemba veut déposer dès jeudi son dossier de candidature à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre, avant de se rendre samedi dans son fief familial de Gemena (nord-ouest) sur la tombe de son père, homme d’affaires très influent à l’époque de Mobutu (1965-1997).

L’ancien chef de guerre se trouvait chez sa famille en Belgique depuis le 16 juin, après avoir été acquitté, en appel, de crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI). Il avait été condamné en première instance, en 2016, à dix-huit ans de prison pour des exactions commises par sa milice en Centrafrique au début des années 2000. Le parquet de la CPI a requis cinq ans de prison dans une affaire annexe de subornation de témoins.

Rival de M. Kabila à l’élection présidentielle de 2006, M. Bemba avait quitté la RDC au début de 2007, après des combats entre sa milice et l’armée qui avaient fait des dizaines de morts dans la capitale.

Des élections présidentielle, législatives et provinciales sont prévues le 23 décembre 2018 dans le pays. Le chef de l’Etat sortant, Joseph Kabila, ne peut pas se représenter, mais ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir.