Ady Suleiman, précieuse voix soul à Rock en Seine
Ady Suleiman, précieuse voix soul à Rock en Seine
Par Sylvain Siclier
Dernière journée du festival au domaine national de Saint-Cloud, envoûtée par la voix précieuse du chanteur britannique de 25 ans.
Ady Suleiman - Need Somebody To Love (Official Video)
Durée : 03:16
Régulièrement, au milieu d’une programmation majoritairement rock, pop, électro et hip-hop, le festival Rock en Seine, détenu depuis 2017 par l’homme d’affaires Matthieu Pigasse [actionnaire du Monde à titre personnel] au travers de sa structure Les Nouvelles Editions indépendantes et par l’entreprise américaine de spectacles sportifs et culturels AEG, propose un voyage vers la soul music. Dans sa manière la plus classique des années 1960, comme en 2016 avec Gregory Porter et en 2017 avec Lee Fields, ou dans une approche plus contemporaine, en croisements avec d’autres styles.
C’est le cas, ce dimanche 26 août, avec le chanteur britannique Ady Suleiman, 25 ans, dont un premier album, Memories, a été publié en mars. Au creuset soul, Ady Suleiman ajoute des éléments stylistiques du reggae, par touches pas trop appuyées, témoignage de son attachement à Bob Marley. « Je ne suis pas habitué à des scènes comme celle-là », indique Ady Suleiman en arrivant sur la grande scène du festival. Avec lui une formation réduite, composée d’un guitariste acoustique, ce qui donne une couleur originale à la référence soul, un bassiste et un batteur. Le tout dans un son clair.
Vocalement, la voix de caresse d’Ady Suleiman, peut rappeler celles de Nat King Cole, Marvin Gaye ou Bill Withers, des monuments d’expressivité émotionnelle. Physiquement, il donne corps et âme à ses interprétations. La plupart de ses chansons sont sur un tempo lent ou moyen. Ainsi So Lost, dans laquelle il évoque un mal dont il souffre depuis quelques années, des crises d’anxiété et d’angoisse. Sans en faire un récit autobiographique, mais en ouvrant plus largement à toutes celles et ceux qui doivent vivre avec. Ou bien Need Somebody To Love, belle ballade amoureuse, à laquelle il donne en version de concert ampleur et densité et qu’il emmène vers une partie vocale improvisée. En une petite quarantaine de minutes, la voix précieuse d’Ady Suleiman aura fait de ce début de la dernière journée du festival un subtil moment d’envoûtement et de ravissement.