« American Horror Story », saison 8 : une fin du monde en épisode inaugural
« American Horror Story », saison 8 : une fin du monde en épisode inaugural
Par Renaud Machart
« Apocalypse » narre les aventures d’humains réfugiés dans un abri antiatomique sur une planète dévastée.
L’époque anticipée par la huitième saison d’American Horror Story n’est pas lointaine puisqu’un certain Donald est évoqué. Mais quand elle advient, tout a changé : les bombes atomiques pleuvent et rasent les pays développés. Les présentateurs de journaux télévisés font leurs adieux à leur famille à l’antenne, les suicides se multiplient.
Seuls vont survivre ceux dont le profil génétique a été sélectionné ou qui peuvent payer leur séjour en abri antiatomique facturé 100 millions de dollars. On les transporte en voiture blindée ou en jet privé vers des lieux où, décontaminés, ils vont pouvoir attendre des jours meilleurs en se nourrissant de cubes gélifiés, mais servis et consommés en grand apparat.
Parmi eux, une starlette d’Instagram (Billie Lourd), son coiffeur décoloré (Evan Peters), la grand-mère de ce dernier (Joan Collins, qui fait une arrivée remarquée dans la série) et quelques autres privilégiés réfugiés dans un bunker décoré dans un style gothique art déco. Ce sont les « mauves » ; les autres sont les « gris », asservis aux basses tâches.
Satanisme et cannibalisme
Deux femmes font la loi : Wilhemina Venable (Sarah Paulson) et Miriam Mead (Kathy Bates). Elles ont des mines à ne pas s’en laisser conter et à sévir par une gifle ou un coup de revolver (ce que font respectivement la première et la seconde). Une instance supérieure les commande, dont le représentant, un jeune Dracula séduisant (Cody Fern), se présente à la fin du premier épisode – le seul que nous ayons visionné.
Cette atmosphère claustrophobe annonce du satanisme, du cannibalisme – Venable est d’ailleurs le patronyme du personnage qui se fait dévorer par des mendiants affamés à la fin de Soudain l’été dernier (1959), de Joseph L. Mankiewicz. On pense aussi à Salo (1975), de Pier Paolo Pasolini, le sexe en moins, car toute copulation est strictement interdite au Bunker.
Les codes habituels de la série de Ryan Murphy et Brad Falchuk sont d’autant plus reconnaissables qu’Apocalypse fait revenir des personnages et des situations entrevues dans d’autres saisons. Parmi les nombreux acteurs récurrents, Sarah Paulson et Evan Peters, acteurs fétiches de Murphy, continuent d’étonner.
« American Horror Story : Apocalypse », saison 8 de la série créée par Ryan Murphy et Brad Falchuk (13 × 52 minutes).