A Marseille, un franchisé McDonald’s propose de reprendre le McDo des quartiers nord
A Marseille, un franchisé McDonald’s propose de reprendre le McDo des quartiers nord
L’offre, conditionnée à la suppression des quatre postes de direction du restaurant, a été rejetée par les salariés concernés.
Après plusieurs semaines de mobilisations de salariés et de conflits judiciaires, un franchisé McDonald’s a proposé mercredi 19 septembre de conserver le restaurant de Saint-Barthélemy, dans les quartiers nord de Marseille, initialement promis à devenir un halal asiatique. Cette offre sous conditions proposée lors d’une table ronde à la préfecture a cependant été rejetée par les salariés concernés.
Ce McDo de Saint-Barthélemy (14e arrondissement) fait partie des six restaurants McDonald’s de Marseille et des environs que l’ancien franchisé voulait céder. Cinq d’entre eux devaient passer sous la direction d’un nouveau franchisé, Mohamed Abbassi, déjà à la tête de huit restaurants du géant américain du fast-food. Celui de Saint-Barthélemy, qui compte soixante-dix-sept salariés, dont cinquante-cinq en contrat à durée indéterminée (CDI), était supposé devenir un restaurant halal asiatique, avec la société Hali Food
Le 8 septembre, le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille avait interdit la cession à Hali Food, soulignant notamment l’« insuffisance grossière et manifeste de moyens humains, financiers et matériels » du repreneur, le tout sous peine d’astreinte de 500 000 euros.
Mercredi matin, lors d’une table ronde à la préfecture des Bouches-du-Rhône M. Abbassi a finalement annoncé sa volonté de reprendre les six restaurants, celui de Saint-Barthélemy compris. Cette offre est faite à condition de supprimer les quatre postes de direction du restaurant, « une économie de 400 000 euros par an sur la masse salariale, soit autant que la suppression de trente postes de salariés de base », a expliqué le franchisé. La seule solution, estime-t-il, permettant de rendre viable une enseigne qui va perdre cette année « entre 600 000 et 700 000 euros ».
« Une proposition bidon et irrecevable »
« Hors de question d’accepter cette proposition bidon et irrecevable », a réagi Kamel Guemari, directeur adjoint du McDonald’s de Saint-Barthélemy et délégué du personnel FO. « M. Guemari n’est pas à vendre et n’est pas disposé à négocier son départ », a ajouté Me Ralph Blindauer, l’avocat du CE des six restaurants cédés, rappelant qu’une audience sur le fond est prévue le 18 octobre au TGI de Marseille, sur leur demande d’annulation de l’ensemble de ce projet de cession.
Me Blindauer a précisé que les salariés des cinq autres restaurants cédés s’opposaient par ailleurs au projet de reprise actuel, car leur intégration à l’Union économique et sociale (UES) regroupant les restaurants de M. Abbassi signifierait pour eux la perte de nombreux droits acquis. « Pour nous ce n’est pas négociable », a insisté Me Blindauer, demandant que les six restaurants cédés restent dans une UES distincte, celle sous laquelle ils sont actuellement regroupés.
Dans un communiqué à l’issue de la table ronde, la préfecture des Bouches-du-Rhône a salué « un dialogue constructif », « dans un climat de respect mutuel », demandant que « les discussions reprennent au sein de chaque société pour travailler sur les propositions présentées, dans le respect des obligations de consultation des organisations représentatives du personnel ».