En Allemagne, un étranger suspecté du meurtre de Chemnitz disculpé
En Allemagne, un étranger suspecté du meurtre de Chemnitz disculpé
Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant)
Deux demandeurs d’asile avaient été arrêtés après la mort d’un Allemand de 35 ans qui provoqué d’importantes manifestations d’extrême droite.
Sur les lieux de l’agression qui a coûté la vie à un Allemand de 35 ans dans la nuit du 25 au 26 août, à Chemnitz. / HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS
L’un des deux demandeurs d’asile arrêtés à Chemnitz (Saxe) au lendemain du meurtre de Daniel Hillig, un Allemand de 35 ans poignardé en pleine rue dans la nuit du 25 au 26 août et dont la mort a provoqué d’importantes manifestations d’extrême droite, a été remis en liberté.
« Le mandat d’arrêt pour homicide volontaire en réunion contre le suspect irakien a été levé aujourd’hui par le tribunal d’instance de Chemnitz sur ordre du parquet », a annoncé la porte-parole du parquet de cette ville de 240 000 habitants, mardi 18 septembre, lors d’une conférence de presse, ajoutant que le second suspect arrêté fin août, un Syrien de 23 ans, restait sous mandat d’arrêt, et qu’un troisième homme, de nationalité irakienne, était toujours recherché par la police.
Aucune trace ADN
Confirmant des déclarations faites un peu plus tôt dans la journée par l’avocat du jeune homme de 22 ans libéré mardi, qui a regretté que son client ait « passé plus de trois semaines en détention sans motif concret », la porte-parole du parquet a confirmé qu’aucune trace de l’ADN de celui-ci n’avait été trouvée sur le couteau récupéré sur les lieux du crime avec le sang de la victime. « Aucun témoin ne l’a vu donner des coups de couteau », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’un deuxième couteau avait été utilisé mais qu’il « n’avait pas été retrouvé jusqu’ici malgré des recherches intensives ».
L’annonce de cette libération a provoqué de vives réactions à l’extrême droite. « Quoi ? Pardon ? Une protection plutôt qu’une expulsion pour un demandeur d’asile débouté, DÉJÀ PLUSIEURS FOIS CONDAMNÉ. L’Allemagne est vraiment devenue folle », a immédiatement commenté Jörg Meuthen, le coprésident du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), sur Twitter.
A l’origine des premières manifestations, organisées quelques heures après le meurtre de Daniel Hillig, l’association Pro Chemnitz, un « mouvement citoyen » d’extrême droite fondé en 2009 et qui avait recueilli 5,66 % des voix aux élections municipales de 2014, a, quant à elle, appelé à un nouveau rassemblement, le sixième depuis le début de l’affaire, vendredi 21 septembre, en fin d’après-midi.
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