La sélection sorties culturelles du « Monde »
La sélection sorties culturelles du « Monde »
Chaque vendredi, le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » une sélection d’événements pour le week-end.
LES CHOIX DE LA MATINALE
Au programme cette semaine : les 40 ans de l’Orchestre de chambre de Paris au Centquatre ; un mini-festival de musique contemporaine dans la nouvelle salle de La Scala Paris ; une adaptation coup de poing du film de Samuel Fuller, Shock Corridor, au Nouveau Théâtre de Montreuil ; les invitations au voyage de deux conteurs ; un festival de danse proposé par Lafayette anticipations, la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette ; un mélange d’électro et d’arts numériques à Nantes ; des photos de foules solitaires au BAL.
ANNIVERSAIRE. Les 40 ans de l’Orchestre de chambre de Paris au Centquatre
Quarante ans que l’Orchestre de chambre de Paris (OCP) – ex-Ensemble orchestral de Paris – remplit un vide sidéral, celui d’être la seule et unique formation de chambre dans la capitale française. Depuis 2015, c’est l’ancien hautbois solo du Chamber Orchestra of Europe, Douglas Boyd, qui tient les rênes de l’OCP. Mais c’est avec des chefs invités comme Elena Schwarz ou Nicolas Simon qu’il organisera avec ses musiciens, samedi 22 septembre, une grande journée anniversaire au Centquatre. Au programme, rencontre festive (à 11 heures) suivie de quatre concerts, du classique au jazz en passant par la chanson populaire. Marie-Aude Roux
Centquatre, 5, rue Curial, Paris 19e. Tél. : 01-53-35-50-00. 5 € et entrée libre. Le 22 septembre à 18 heures, 19 heures, 20 heures et 21 h 30.
MUSIQUE CONTEMPORAINE. Un mini-festival à La Scala Paris
La programmation « Aux armes, contemporains ! » propose sept concerts en deux jours, les 21 et 22 septembre 2018. / LA SCALA PARIS
La musique contemporaine, objet de mobilisation ? On croyait la cause entendue depuis belle lurette. Il en va sans doute différemment pour les responsables de La Scala Paris, la nouvelle salle parisienne qui veut faire bouger les lignes. Leur première affiche en la matière, « Aux armes, contemporains ! », a en effet des airs de campagne, et tout ce que la musique de création compte d’intrépides montera au créneau de ce mini-festival (sept concerts en deux jours), les 21 et 22 septembre.
Fantassins du « cross over » (tel Francesco Tristano, mi-pianiste mi-DJ), grognards de l’empire Ircam (à l’instar de Philippe Manoury), bataillons fraîchement constitués (quatuor Hermès, ensemble Le Balcon), légions aguerries (Ensemble Intercontemporain, Les Cris de Paris) et solistes d’élite (la soprano Donatienne Michel-Dansac, les pianistes Bertrand Chamayou, François-Frédéric Guy et Jean-Frédéric Neuburger). Quant aux œuvres, difficile de trouver un panel esthétique plus étendu, de John Adams à Pierre Boulez, de Fausto Romitelli à Tristan Murail. Le défilé de ce début d’automne promet d’être aussi retentissant que celui du 14-Juillet. Pierre Gervasoni
La Scala Paris, 13, boulevard de Strasbourg, Paris 10e. Tél. : 01-40-03-44-30. Les 21 et 22 septembre.
THÉÂTRE. Mathieu Bauer adapte le « Shock Corridor », de Samuel Fuller, à Montreuil
« Shock Corridor », de Mathieu Bauer, d’après Samuel Fuller au Nouveau Théâtre de Montreuil. / JEAN-LOUIS FERNANDEZ
Mathieu Bauer, le patron du Nouveau Théâtre de Montreuil, est un des rares en France à regarder vers l’Amérique. Pour l’ouverture de la saison de sa maison, il reprend son adaptation théâtrale et musicale du film coup de poing de Samuel Fuller, Shock Corridor, créée avec les élèves sortant du groupe 42 de l’école du Théâtre national de Strasbourg.
Hollywood, le Ku Klux Klan, un reporter en quête de prix Pulitzer qui enquête sur un meurtre commis dans un hôpital psychiatrique en se faisant interner comme malade… Rock et choc, séquences cut, pour un réquisitoire contre la guerre, la haine raciste et le délire nucléaire qui ravagèrent les Etats-Unis des années 1960, aux nombreuses résonances actuelles. Fabienne Darge
Nouveau Théâtre de Montreuil, 10, place Jean-Jaurès, Montreuil (Seine-Saint-Denis). Tél. : 01-48-70-48-90. De 8 € à 23 €. Du 21 au 28 septembre, vendredi à 20 heures, samedi à 18 heures.
RÉCITS D’AILLEURS. Fred Leblanc et Rémy Boussengui, à Vincennes et Paris
Un photomontage avec les conteurs Fred Leblanc et Rémy Boussengui. / OLIVIER GOUZIEN / FESTIVAL AMERICA / CENTRE MANDAPA
C’est dans le cadre du 9e Festival America consacré aux littératures et cultures d’Amérique du Nord, du 20 au 23 septembre, à Vincennes, que vous pourrez croiser le chemin du conteur Fred Leblanc (compagnie La Parole qui chemine). Il y racontera, entre autres, samedi 22 septembre, Sur les traces de Carcajou, des histoires sacrées venues du subarctique canadien et basées notamment sur un mythe innu expliquant l’alternance de l’été et de l’hiver.
Quant au conteur-musicien africain Rémy Boussengui, il entamera une semaine de représentations au Centre Mandapa (Paris 13e) avec son spectacle La Sagesse de Kofi, un florilège d’histoires et de proverbes venus du Gabon, dimanche 23.
Deux façons originales de voyager et de partir à la découverte d’autres cultures sans quitter Paris et ses environs. Cristina Marino
Fred Leblanc au Festival America, espace Le Lodge, Vincennes (Val-de-Marne). Entrée libre. Le 22 septembre de 15 heures à 16 heures. Rémy Boussengui au Centre Mandapa, 6, rue Wurtz, Paris 13e. Tarifs : 7 €, 10 € et 14 €. Le 23 septembre à 18 heures.
DANSE. Week-end de clôture pour l’opération « Echelle Humaine », à Paris
« 7 », de Radouan Mriziga, répétition à Lafayette Anticipations - Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, à Paris, en septembre 2018. / MARTIN ARGYROGLO
Après le solo Fase, d’Anne Teresa De Keersmaeker, la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, située dans le 4e arrondissement de Paris, accueille, vendredi 21 septembre, dans le cadre de l’opération intitulée Echelle Humaine, à l’enseigne du Festival d’automne, la chorégraphe américaine Eleanor Bauer dans son A Lot of Moving Parts, sur le thème de la traduction, du sens et de ses jeux.
Samedi 22, ce sera le tour de Radouan Mriziga d’investir l’espace tout en hauteur avec 7, en référence aux sept merveilles du monde, et en particulier la pyramide de Gizeh. Les deux chorégraphes ont fait leurs apprentissages à P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios), l’école fondée par Anne Teresa De Keersmaeker, à Bruxelles. Rosita Boisseau
Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, 9, rue du Plâtre, Paris 4e. Tél. : 01-57-40-64-17. Les 21 et 22 septembre à 20 heures.
FESTIVAL. Electro et arts numériques pour Scopitone, à Nantes
Kiddy Smile - Be Honest (Official Music Video)
Durée : 04:01
Dix-septième édition, toujours aussi prometteuse, de Scopitone, festival nantais, pionnier des cultures électroniques et de l’exposition des arts numériques.
Depuis le 19 septembre et jusqu’au 23, sont ainsi proposées dans toute la ville (Château des ducs de Bretagne, Musée des beaux-arts, Jardin des plantes…) des dizaines d’œuvres, d’installations, de performances immersives (les 300 haut-parleurs de Ken Furudate, le ballet de lasers de Robert Henke…), pour rêver avant de vivre l’intensité de deux « Nuits électro », les 21 et 22 septembre, dans l’enceinte de Stereolux.
Au programme de ces deux soirées, le top des DJ – Nina Kraviz, Paula Temple, Max Cooper, le retour du duo électroclash Miss Kittin & The Hacker… –, mais aussi des excentriques et des poètes tels Vladimir Cauchemar, John Talabot, Kiddy Smile…Stéphane Davet
Scopitone, jusqu’au 23 septembre. Nuits électro, à Stereolux, 4, boulevard Léon-Bureau, Nantes. Tél. : 02-51-80-60-80. De 26 € à 33 €. Les 21 et 22 septembre à 21 heures.
PHOTOGRAPHIE. La solitude des foules vue par Dave Heath au BAL, à Paris
Dave Heath, Washington Square, New York, 1960. / DAVE HEATH / COURTESY OF HOWARD GREENBERG GALLERY, NEW YORK, ET STEPHEN BULGER GALLERY, TORONTO
Le BAL, lieu dédié à la photographie dans le 17e arrondissement de Paris, alterne entre découvertes et redécouvertes. C’est à cette deuxième catégorie qu’appartient Dave Heath (1931-2016), un Américain méconnu dont l’univers mélancolique ne ressemble à aucun autre.
Dans de sublimes tirages noir et blanc, où la lumière caresse subtilement les personnages, Dave Heath s’est attaché à saisir la solitude et l’incommunicabilité qui sont le lot de l’existence humaine, photographiant des individus perdus dans leur monde intérieur alors qu’ils se trouvent au milieu de la foule. En Corée, dans les années 1950, le photographe capture ses camarades dans des moments intimes, loin des combats. 150 tirages d’époque splendides et tragiques, ainsi que la maquette de son livre A Dialogue with Solitude, publié en 1965, dialoguent avec trois œuvres de cinéma qui présentent d’autres variations sur le thème de la solitude, dont The Savage Eye (1960), peinture livre et féroce de la ville de Los Angeles et de la condition féminine dans l’Amérique des années 1960. Claire Guillot
Dave Heath, « Dialogues with Solitudes », au BAL, 6, impasse de la Défense, Paris 17e. Du mercredi au dimanche. Nocturne le mercredi. Jusqu’au 23 décembre.