L’Insee, la Banque de France et l’Observatoire français des conjonctures économiques tablaient sur une croissance de 0,5 % au troisième trimestre. L’accélération de la croissance est confirmée mais reste toutefois moins forte que prévu, avec un taux de 0,4 % contre 0,2 % aux deux trimestres précédents, d’après une première estimation publiée mardi 30 octobre par l’Insee. Ce rebond est lié à la reprise de la demande intérieure et notamment à une hausse de la consommation des ménages.

Cette dernière, qui avait reculé de 0,1 % au deuxième trimestre, a ainsi rebondi de 0,5 % entre juillet et septembre, tant dans le secteur des services (+ 0,3 % après + 0,1 % au trimestre précédent) que dans celui des biens (+ 0,6 % après − 0,4 %). Le rebond de l’activité a également été permis par l’investissement des entreprises, qui a de nouveau connu une forte progression (+ 0,8 % après + 0,9 % au deuxième trimestre), notamment dans les activités informatiques et dans l’automobile.

Il a enfin été rendu possible par l’amélioration du commerce extérieur, qui avait fortement pénalisé l’activité en début d’année : entre juillet et septembre, les exportations ont ainsi grimpé de 0,7 % (après + 0,1 %), tandis que les importations ont ralenti (+ 0,3 % après + 0,7 %). Les échanges extérieurs, talon d’Achille de l’économie française, ont ainsi contribué « positivement à la croissance » à hauteur de 0,1 point, après l’avoir pénalisée de 0,2 point au deuxième trimestre, souligne l’Insee.

Ce rebond économique était largement anticipé par les économistes mais aussi par le gouvernement, qui disait s’attendre ces dernières semaines à un redémarrage de l’activité après le « trou d’air » du premier semestre. Il s’avère toutefois insuffisant pour permettre à l’économie tricolore de renouer cette année avec son rythme de croissance de 2017 (2,2 % en données brutes, et 2,3 % en données corrigées des jours ouvrés). Sur l’ensemble de l’année 2018, l’organisme public prévoit une croissance de 1,6 %. Cette hypothèse est conforme aux prévisions de la Banque de France, mais inférieure à celle du gouvernement, qui escompte pour sa part une hausse du PIB de 1,7 %.