Le PDG d’ArcelorMittal, Lakshmi Mittal à la Commission européenne à Bruxelles, le 6 mars 2018. / EMMANUEL DUNAND / AFP

ArcelorMittal compte céder au fonds financier Liberty House ses sites luxembourgeois de Dudelange, et belges de Flémalle et Tilleur, près de Liège, a annoncé vendredi 2 novembre le champion européen de l’acier. La réalisation de l’opération, dont le montant n’a pas été précisé, reste « assujettie à la finalisation de l’acquisition d’Ilva », le numéro un italien de la sidérurgie.

Face à ses ambitions méridionales, et au risque de créer une position ultradominante en Europe, la famille Mittal a en effet dû accepter de lourdes cessions d’actifs pour arracher l’autorisation de Bruxelles.

L’opération avec Liberty House dépend également des conclusions des consultations avec les représentants des salariés concernés. Les syndicats locaux en ont été informés vendredi matin lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire.

Craintes des syndicats

Dans un communiqué, le syndicat luxembourgeois LCGB déplore le fait de privilégier « un acteur financier au détriment d’un acteur industriel ». Liberty House est une filiale de l’anglo-indien GFG Alliance (Gupta Family Group), détenu par l’entrepreneur Sanjeev Gupta. Le groupe constitue depuis le début des années 2010 une activité sidérurgique.

« Jusqu’au 12 octobre 2018, [le sidérurgiste allemand] Salzgitter était le repreneur le plus pondérant quant à une reprise éventuelle », regrette le syndicat, qui compte rencontrer ses confrères belges de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC) pour un front commun face à la direction d’ArcelorMittal. Près de 1 000 salariés sont concernés par ces acquisitions.

« Liberty s’engage à conserver les emplois sur les sites de Liège et de Dudelange », précise le groupe dans un communiqué. Les trois usines produisent au total 2,1 millions de tonnes d’acier profilé à froid, 2 millions de tonnes d’acier galvanisé et 200 000 tonnes d’acier étamé.

Le fonds devrait acquérir également les sites d’ArcelorMittal situés en Roumanie, en République tchèque, Macédoine et Italie, d’après un accord passé en octobre. « En acceptant des offres fermes de la part de Liberty House pour l’ensemble de ces actifs, la société a tenu compte de la préférence de la Commission pour un acquéreur unique », a précisé le géant de l’acier.