Suivez notre série Madagascar, un nouveau départ ?
Suivez notre série Madagascar, un nouveau départ ?
Par Laurence Caramel (Antananarivo, envoyée spéciale)
« Le Monde Afrique » propose une radiographie de la Grande Ile à l’occasion de la présidentielle malgache, dont le premier tour doit avoir lieu le 7 novembre.
Des partisans de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina à Antananarivo le 2 novembre, à quelques jours du premier tour de la présidentielle malgache, le 7 novembre 2018. / MARCO LONGARI/AFP
Près de 10 millions de Malgaches sont appelés aux urnes, mercredi 7 novembre, pour le premier tour de l’élection présidentielle. Trente-cinq candidats se présentent contre Hery Rajaonarimpianina, le président sortant élu en 2013. La plupart d’entre eux sont inconnus de la population dont l’attention a été captée par le retour de Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, tous deux interdits de se présenter il y a cinq ans. Dans un pays où le plafonnement des dépenses de campagne n’existe pas, les trois ex-présidents se sont livrés à une surenchère de moyens, la palme revenant à M. Rajoelina dont les tee-shirts orange et les goodies ont inondé la Grande Ile de l’océan Indien.
Cette disproportion a été vivement critiquée par les représentants de la société civile qui ne sont pas parvenus à faire adopter par tous les candidats une charte de bonne conduite. Un observatoire indépendant des élections a été mis sur pied et il déploiera 6 050 observateurs pour près de 25 000 bureaux de vote. De leur côté, l’Union européenne et la Communauté de développement de l’Afrique australe, assureront également une mission d’observation. Car les risques de fraude existent. Cette crainte a d’ailleurs motivé jusqu’au dernier moment la demande de réouverture de la liste électorale portée par une vingtaine de candidats.
Hery Rajaonarimpianina fait campagne sur son bilan en mettant en avant le soutien des bailleurs de fonds et le retour à une croissance de 5 % en 2018, la plus élevée depuis dix ans, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Mais la population dont la grande majorité continue de se débattre dans les difficultés du quotidien n’a pas vu ses conditions de vie s’améliorer. La hausse du prix du riz qui constitue la base de l’alimentation est durement ressentie. Les scandales de corruption ont continué d’alimenter la défiance à l’égard des politiciens. Si bien que, mercredi, beaucoup devraient se détourner des urnes.
Le Monde Afrique propose une série de reportages pour raconter les enjeux de ce scrutin et le quotidien des Malgaches désillusionnés, mais dont certains ont néanmoins décidé de se dresser contre la faillite de leur pays.