Boeing admet qu’un capteur pourrait être en cause dans le crash de Lion Air en Indonésie
Boeing admet qu’un capteur pourrait être en cause dans le crash de Lion Air en Indonésie
Le Monde.fr avec AFP
Les premiers éléments issus de la boîte noire laissent penser que les pilotes de l’avion qui s’est écrasé dans la mer de Java le 29 octobre ont reçu de fausses informations d’un capteur.
Des enquêteurs examinent un morceau de l’avion de Lion Air, le 7 novembre 2018, à Djakarta. / BAY ISMOYO / AFP
Boeing a implicitement reconnu, mercredi 7 novembre, qu’un capteur pourrait être en cause dans l’accident d’un 737 de la compagnie Lion Air la semaine dernière et a mis à jour ses instructions pour les compagnies aériennes qui seraient confrontées au même problème.
Le constructeur aéronautique américain explique, dans un communiqué, que les pilotes du vol qui s’est abîmé en mer de Java, faisant 189 morts, ont pu recevoir de fausses indications du système d’information de l’appareil avant l’accident, selon les premiers éléments issus de la boîte noire. « Le comité de sécurité des transports indonésien a indiqué que le vol 610 de Lion Air a reçu des informations erronées d’un des capteurs d’incidence (“AOA, Angle of Attack Sensor”) », a indiqué le constructeur. Les capteurs en question, aussi appelés sondes d’angle d’attaque, donnent l’angle de vol de l’appareil et sont potentiellement des avertisseurs de décrochage.
Boeing a publié une actualisation « de son manuel d’exploitation indiquant aux opérateurs les procédures que les équipages doivent suivre en cas d’informations erronées issues de [ces] capteurs », poursuit-il.
La FAA, le régulateur aérien américain, a indiqué qu’elle allait prendre une directive pour rendre obligatoires les conseils de Boeing pour tous les clients du 737 MAX, la dernière version du monocouloir 737, dont 219 exemplaires ont été livrés dans le monde à ce jour. Les décisions de la FAA sont généralement reprises par les autres régulateurs aériens.
Le vol JT610 opéré par Lion Air à destination de Pangkal Pinang a plongé à grande vitesse dans la mer de Java moins d’une demi-heure après avoir décollé de Djakarta le 29 octobre. Ce plongeon inexpliqué a entraîné la mort des 189 passagers et membres d’équipage.
Recherches prolongées trois jours
Les enquêteurs indonésiens ont indiqué que l’appareil avait enregistré des problèmes techniques au cours de ses quatre derniers vols, notamment des défaillances des capteurs d’incidence et de l’anémomètre, qui mesure la vitesse. Au cours d’un vol entre Bali et Djakarta, le dernier avant le crash, les deux capteurs d’incidence de l’appareil montraient une différence de 20 degrés, alors qu’ils auraient dû être alignés, selon Soerjanto Tjahjono, chef du comité de sécurité des transports indonésien. Mais le pilote avait réussi malgré ce problème à faire atterrir l’appareil à Jakarta. L’avion avait fait l’objet de réparations avant d’être remis en service.
Les secours ont parallèlement annoncé, mercredi, qu’ils allaient prolonger leurs recherches pendant trois jours pour tenter de retrouver de nouveaux corps et débris de l’appareil, mais sans l’aide de la marine et des équipes de police et de volontaires qui leur prêtaient main-forte.
186 sacs mortuaires contenant des restes humains ont été récupérés, mais seules 44 victimes ont été identifiées jusqu’à présent, a indiqué Muhammad Syaugi, responsable des services de secours au cours d’une conférence de presse.
Les plongeurs ont récupéré une des « boîtes noires » contenant les données du vol. Ils recherchent toujours la deuxième, qui contient les enregistrements des communications de l’équipage et pourrait apporter des éléments précieux sur la façon dont ont réagi les pilotes confrontés aux problèmes techniques.