Les trois gendarmes qui ont procédé à l’interpellation d’Adama Traoré en 2016 sont entendus pour la première fois cette semaine par la juge chargée d’enquêter sur la mort du jeune homme, a-t-on appris mardi 27 novembre de sources proches du dossier. Ces auditions, qui ont commencé mardi et doivent se poursuivre mercredi, marquent une étape importante de l’enquête après une ultime expertise médicale à décharge pour les gendarmes.

Adama Traoré a été qualifié de « symbole des violences policières » lors d’une manifestation de ses défenseurs, en novembre 2016 à Paris. Dans leurs conclusions rendues mi-septembre, les experts ont écarté la responsabilité des fonctionnaires dans la mort de ce jeune homme de 24 ans, le 19 juillet 2016 dans le Val-d’Oise, sans convaincre sa famille qui continue d’évoquer un « déni de justice ». Depuis le début de l’affaire, ses proches dénoncent une « bavure » des gendarmes et les accusent de ne pas avoir porté secours au jeune homme, laissé menotté jusqu’à l’arrivée des pompiers.

Le décès d’Adama Traoré avait été constaté près de deux heures après son arrestation à Beaumont-sur-Oise par les gendarmes qui l’avaient maintenu au sol sous le poids de leurs corps. Adama Traoré avait eu un malaise dans leur véhicule avant de mourir dans la cour de la gendarmerie de la ville voisine de Persan. Cinq nuits de violence avaient suivi dans ce département situé au nord de Paris.