« Assassination Nation » : « Girl power » à Salem
« Assassination Nation » : « Girl power » à Salem
Par Murielle Joudet
Le film de Sam Levinson surfe sur la vague « Spring Breakers » mais en propose une version aseptisée.
En plus d’être hyperconnectées, Lily et ses quatre meilleures amies sont hypersexualisées. Elles ne se quittent jamais et marchent en bande habillées comme des héroïnes de manga dans les couloirs du lycée. Leur quotidien ? Envoyer des textos, des sextos, des smileys et tout ce qu’une bonne connexion permet d’échanger avec n’importe qui. Le cinéaste américain Sam Levinson met sa mise en scène au diapason de cette hystérie communicationnelle : split-screens, interfaces de messagerie en plein écran, mouvements de caméra acrobatiques tandis qu’une musique pop-rock nous brutalise les oreilles. Et pour ceux qui n’auraient pas compris, l’intrigue prend place à Salem et un méchant hacker décide de publier les données personnelles de la moitié de la population.
L’Amérique, sa violence, son hypocrisie
Lily est accusée d’être à l’origine du piratage de masse, s’ensuit une chasse aux sorcières sanglantes qui donnera raison au « girl power » – ce concept qui refait désormais fureur à Hollywood. Le message ? L’Amérique, sa violence, son hypocrisie, sa jeunesse perdue. Assassination Nation surfe évidemment sur la vague Spring Breakers mais pour nous en proposer une version aseptisée et totalement opportuniste. Tandis qu’Harmony Korine embrassait l’imaginaire de l’époque pour en extirper un poème aussi trivial que lyrique, Assassination Nation nous inspire seulement la même nausée qui suit un tour de montagnes russes.
ASSASSINATION NATION - Bande-annonce VOST
Durée : 01:12
Film américain de Sam Levinson. Avec Odessa Young, Suki Waterhouse, Abra, Hari Nef. (1h48). Sur le web : materiel.apollo-films.com, www.facebook.com/AssassinationNationUK/