Le leader de l’opposition soudanaise, Sadek Al-Mahdi, a affirmé samedi 22 décembre que vingt-deux personnes au total étaient mortes durant les manifestations qui ont secoué ces derniers jours plusieurs villes du Soudan.

La décision du gouvernement cette semaine d’augmenter le prix du pain de 1 à 3 livres soudanaises (de 2 à 6 centimes d’euros) a entraîné des protestations depuis mercredi. Jeudi, des responsables rapportaient que les manifestations avaient fait au moins huit morts – six à Al-Gadaref et deux à Atbara – parmi les protestataires lors de heurts avec les forces antiémeute.

Les protestations vont se poursuivre

Les manifestations « ont conduit à la mort de vingt-deux martyrs et [fait] plusieurs blessés », a de son côté déclaré samedi M. Al-Mahdi, lors d’une conférence de presse à Oumdourman, ville voisine de Khartoum, la capitale, sans toutefois fournir davantage de précisions. « Ce mouvement est légal et a été lancé du fait de la dégradation de la situation [économique et sociale] au Soudan », a-t-il ajouté, en assurant que les protestations allaient se poursuivre.

Dirigeant du parti Oumma, l’une des plus anciennes formations politiques du pays, M. Al-Mahdi est le dernier premier ministre démocratiquement élu du Soudan. Il a été chassé du pouvoir par le coup d’Etat fomenté en 1989 par l’actuel président Omar Al-Bachir. Poussé à l’exil à plusieurs reprises, il est revenu dans le pays cette semaine.

Le Soudan traverse des difficultés économiques croissantes avec une inflation de près de 70 % et une plongée de la livre soudanaise face au dollar américain. Samedi, l’agence officielle SUNA a par ailleurs annoncé la nomination d’un officier des services de sécurité à la tête de l’Etat d’Al-Gadaref, où six personnes ont été tuées jeudi. L’ancien gouverneur a été tué avec quatre autres responsables locaux dans un crash d’hélicoptère début décembre.