Des hommes armés ont fait exploser une voiture piégée avant de prendre d’assaut un complexe gouvernemental, lundi 24 décembre, dans la capitale afghane Kaboul, ont annoncé des responsables et des témoins.

Plusieurs assaillants sont entrés dans ce complexe qui abrite des bâtiments des ministères des travaux publics, du travail et des affaires sociales, a expliqué Nasrat Rahimi, porte-parole adjoint du ministère de l’intérieur.

Les forces de sécurité afghanes ont tué deux des assaillants et ont libéré deux cents employés pris au piège dans un des immeubles occupés. « Il y a toujours des otages aux mains de l’ennemi et une opération de nettoyage est en cours », a-t-il précisé.

Une deuxième explosion a suivi celle de la voiture piégée, selon un autre porte-parole du ministère de l’intérieur, Najib Danish.

Au moins quatre personnes ont été blessées, a de son côté rapporté un porte-parole du ministère de la santé, Wahid Majroh. L’une d’entre elles souffrait de plusieurs fractures après avoir sauté du troisième étage d’un bâtiment pour fuir, a raconté un correspondant de l’Agence France-Presse présent dans un hôpital. Deux autres ont été atteintes par des éclats de verre.

Semaine tumultueuse

Cette attaque, la plus importante depuis le 28 novembre, lorsque les talibans avaient fait exploser une voiture piégée devant le complexe abritant la société de sécurité britannique G4S, provoquant la mort de dix personnes, n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.

Elle intervient après une semaine tumultueuse pour l’Afghanistan, avec l’annonce – non confirmée officiellement – du prochain retrait de quelque 7 000 des 14 000 soldats américains présents dans le pays.

Cette annonce surprise, intervenue sur fond d’efforts pour relancer les négociations de paix avec les talibans, a pris de court de nombreux diplomates et responsables politiques à Kaboul. Nombre d’Afghans redoutent une chute du gouvernement afghan, voire une nouvelle guerre civile.

Les talibans n’ont pas fait de commentaire officiel, mais l’un de leurs commandants a salué vendredi la décision américaine.

Le président Ashraf Ghani a par ailleurs nommé dimanche deux anciens responsables du renseignement fermement opposés aux talibans aux postes de ministres de l’intérieur et de la défense.