Le président des Etats-Unis, Donald Trump, le 9 janvier à Washington. / ALEX WONG / AFP

Alors que les Etats-Unis sont empêtrés dans les effets du shutdown, fermeture partielle des administrations américaines, depuis le 22 décembre, la crise est montée d’un cran mercredi 9 janvier entre Donald Trump et les démocrates.

Le président américain a en effet quitté une rencontre à la Maison Blanche avec les ténors démocrates au cours de laquelle était évoqué son projet de mur à la frontière avec le Mexique, à l’origine du blocage budgétaire. « Je viens de quitter une rencontre avec Chuck [Schumer] et Nancy [Pelosi], totale perte de temps », a lancé, presque simultanément, le président américain dans un Tweet. « J’ai dit bye-bye », a-t-il ajouté.

« Le président s’est levé et est parti », a relaté Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, juste après la rencontre. « Une nouvelle fois, nous avons assisté à un caprice parce qu’il ne pouvait obtenir ce qu’il voulait ». Les discussions sont donc désormais dans l’impasse. M. Trump réclame 5,7 milliards de dollars (5 milliards d’euros) pour « une barrière en acier » ou un mur. Les démocrates refusent de débloquer des fonds pour ce projet qu’ils jugent « immoral ».

Le président américain a assuré qu’il avait le soutien du parti républicain plus tôt dans la journée mercredi. « Le parti est très, très uni », a assuré M. Trump après une rencontre avec les sénateurs de son parti sur la colline du Capitole. « Les républicains veulent la sécurité aux frontières (…), ils veulent une barrière en acier ou un mur en béton, peu importe », a-t-il martelé.

Visite de Trump au Texas

Cet incident intervient au lendemain du discours solennel du président américain, dans lequel il a tenté de rallier coûte que coûte les Américains à son projet sécuritaire phare. M. Trump a ainsi réaffirmé qu’il ne bougerait pas sur le mur, son emblématique promesse de campagne.

Or la paralysie budgétaire a des conséquences très concrètes : depuis plus de deux semaines, quelque 800 000 fonctionnaires fédéraux ne sont plus payés. Et le record du plus long shutdown de l’histoire est sur le point de tomber : 21 jours, entre fin 1995 et début 1996, sous la présidence de Bill Clinton.

Mais Donald Trump ne veut rien lâcher et il doit se rendre jeudi dans le Texas, à la frontière avec le Mexique. Interrogé mercredi sur CNN, le sénateur républicain Marco Rubio a résumé le rapport de force entre M. Trump et les démocrates par ces mots : « Les deux camps sont convaincus d’être ardemment soutenus par la base de leur parti, par ceux qui les ont élus. Les deux camps ont le sentiment que s’ils cèdent, cela leur coûtera politiquement extrêmement cher. »